Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous présentons cet ouvrage avec un certain retard. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs, à l’auteur et à l’éditeur.
Nous n’allons pas nous en plaindre, les témoignages de nos glorieux anciens, natifs des années 30 et ayant réalisé le doublé « classes préparatoires aux Pupilles de l’Air de Grenoble/École de l’Air à Salon », commencent à être publiés en nombre plus important, certainement car cela correspond chez leurs auteurs à une volonté de laisser également derrière eux un témoignage en héritage à leurs proches.
Le cas du Colonel Pierre Grand’Eury est particulier, car c’est lui qui fut amené, alors capitaine, à diriger la Patrouille des moniteurs de Salon lorsqu’elle prit officiellement la place de la Patrouille de France.
Cette expérience est la clé de voûte d’une série de courts chapitres évoquant les points importants de sa carrière. Agrémenté d’une plume agréable, ce rythme permet de ne pas lasser le lecteur.
Pierre Grand’Eury sait également bien expliquer les choses, et l’on apprend ici, dans le texte ou en notes de bas de page, ces petits détails si appréciables : le « temps de curée » et son glissement sémantique temps de curé/pape, la ficelle du Vampire, le lien entre le surnom de l’École de l’air « Le Piège » et le Mistral, la viscosité mentale, la raison de l’appellation « Athos » pour les pilotes de la PAF, etc.
Il sait aussi nous dévoiler son âme de poète, que ce soit en citant quelques œuvres classiques ou en glissant dans le corps du livre quelques sonnets ou autres pièces rimées de sa composition.
La poésie n’est toutefois pas toujours présente, quand les soirées hyper-testostéronées entre chasseurs laissent échapper d’autre style d’expression (1). Mais nous dirons que c’était une autre époque…
L’ouvrage est illustré d’un cahier central de 8 pages de photographies.
Certains chapitres de la fin du livre sont repris d’un roman « Les Étoiles pour témoins », et certaines poésies d’un recueil « Dans l’argile du temps » que Pierre Grand’Eury a précédemment publiés par ailleurs.
Au final, une lecture intéressante, et souvent édifiante.
Il ne manquerait pour bien faire qu’une table des matières.
Jean-Noël Violette
Note 1, page 45 :
« Nous étions une vingtaine avec « Bobonnes » (terme tradi pour désigner notre chère épouse et revêtant la plus grande affection que l’on puisse lui donner), alors que ces dames n’ont jamais vraiment apprécié, mais vraiment pas du tout ce qualificatif qui, pour elles, les ramène à leurs casseroles, bigoudis et autres… »
171 pages, 15,3 x 24,1 cm, broché, couverture souple
0,300 kg