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Les ailes de la Liberté

L’épopée du désert
de l’escadrille française de chasse n° 1
Max Armanet

2019 aura vraiment été l’année de l’Escadrille française de chasse n°1. Cette petite unité combattante française libre, la première entité militaire à être nommée Compagnon de la Libération, demeurait dans l’ombre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et ce, pour plusieurs raisons. Opérationnelle durant seulement cinq mois, elle donne naissance en 1941 au Groupe « Alsace » et son identité se fond dès lors dans l’histoire des FAFL. Dépourvue d’insigne propre, elle ne laisse aucune marque visuelle qui puisse être transmise. Enfin et après guerre, ses traditions et son patrimoine ne sont repris par aucune nouvelle unité de l’armée de l’Air. Régulièrement sensibilisée par son service historique sur la déshérence de ces traditions hautement prestigieuses (17 victoires aériennes, 165 missions, 9 Compagnons de la Libération dans ses rangs), cette dernière réagit enfin et accorde en octobre 2019, décision par ailleurs des plus contestables, de confier le souvenir de l’EFC n°1 à … la première année d’études de chaque promotion de l’École de l’air ! Ne revenons pas dans ces lignes sur la pertinence toute relative de cette décision qui va à l’encontre de toute règle de transmission, mais le fait est que l’escadrille FAFL revient ainsi au devant de la scène et s’affiche grâce à un fanion décoré de la deuxième distinction française dans l’ordre protocolaire.

L’ouvrage de Max Armanet vient encore renforcer la renaissance médiatique de l’escadrille française libre. L’auteur, journaliste généraliste, n’est pas un habitué des sujets aéronautiques et historiques, mais a judicieusement choisi de concevoir son livre avec l’aide précieuse de Vladimir Trouplin, conservateur du Musée de l’Ordre de la Libération. Grâce à lui, Max Armanet a eu accès au journal de marche de l’EFC n°1, un document manuscrit de 63 pages intégralement reproduit dans son ouvrage, pour notre plus grand plaisir, car inédit et très proprement mis en page. Les quelque 90 pages qui le précèdent retracent chronologiquement ce que fut la vie tumultueuse des hommes de l’escadrille, les Pompéi, Littolff, Denis, Guédon et autres. Dernier gros chapitre de l’ouvrage, 63 autres pages contiennent les fiches biographiques des 177 aviateurs Français Libres. On peut toutefois s’interroger sur l’utilité de ces mini-biographies, déjà disponibles ne serait-ce que sur le site internet de l’Ordre de la Libération, et qui n’ont que peu de rapport avec l’EFC n°1 ; nous aurions plutôt apprécié que les 21 militaires de l’escadrille, répertoriés un peu sèchement page 261, soient présentés un par un, ce qui aurait été d’un intérêt notoire. De la même manière, parler brièvement des 18 unités françaises libres est peu pertinent : là encore, ces informations sont connues et disponibles, et occupent dix pages qui auraient pu être recentrées sur l’EFC n°1.

À bien y regarder, cet ouvrage ne contient aucune carte géographique ni aucun profil couleur d’appareils dotant l’escadrille. Enfin, on déplore l’absence totale de références quant aux archives consultées, ou encore constate-t-on quelques erreurs de commentaires d’illustrations : page 94, les légendes des photos 2 et 6 ont été interverties et pages 101-102, il aurait été plus exact de préciser que « la Reine consort Elizabeth » et le Roi Georges VI visitent le « Lorraine » en 1944 (photo 4). Notons aussi que, si la qualité de reproduction des illustrations et de la mise en page est au rendez-vous, la reliure souple et au dos collé n’est pas adaptée à un livre de plus d’un kilogramme, qui ne subira que de plus en plus mal les manipulations. Ouvrage de portée générale qui conviendra à un public ignorant des débuts des Forces Aériennes Françaises Libres et des aviateurs Compagnons de la Libération, le livre de Max Armanet constitue un hommage utile à cette unité injustement méconnue, bien que les manques signalés rebuteront probablement les familles des anciens de l’unité, les historiens et les aérophiles éclairés qui n’y trouveront pas leur compte.

Bernard Palmieri


272 pages, 20 x 27 cm, couverture souple à grands rabats
1,173 kg


Les ailes de la Liberté
Les ailes de la Liberté

Avec l’aimable autorisation des Éditions
© Pierre de >Taillac

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En bref

Éditions Pierre de Taillac

ISBN : 978-2-36445-152-0

29,90 €