Après ce qu’il avait enduré dans les trois précédents tomes des Ailes de Plomb, on était en droit d’imaginer que le héros de cette palpitante bande dessinée serait dégoûté de l’aviation pour la vie, et qu’il aspirait à une vie calme et paisible dans sa bourgade pyrénéenne, se contentant de continuer à lutiner les touristes de passage et le personnel féminin de l’hôtel maternel.
« Résurrection », comme l’indique le sous-titre ? Bah ! Des personnages comme Patrick Plomb, cela ne meurt jamais (même si c’est parfois tangent). À croire qu’il a pris goût aux avions : il vient de passer son brevet de pilote. Mais l’histoire reprenant peu de temps après la fin tragique du Balbuzard, nous sommes en plein dans « Résurrection », nom de code de l’insurrection armée de 1958 qui va propulser ce pauvre Patrick dans une aventure dont il se serait sans doute dispensé (pas nous !)
Résurrection entame un nouveau cycle des Ailes de Plomb, pour un autre « polar » qui s’annonce noir à souhait, sur fond de politique et d’espionnage, dans la veine des tomes précédents. Le dessin est toujours aussi réaliste et de travail de documentation est toujours à la hauteur : Christophe Gibelin, qui fait désormais cavalier seul, a visiblement le souci du détail, y compris quant au cadre des « exploits » de Patrick Plomb.
On oubliera le Horten IX alias Balbuzard et on appréciera le fait que ce soit cette fois un Caudron Simoun qui soit cette fois la vedette, « accompagné » très brièvement par des Ouragan et une Alouette II.
Même dans le climat très sombre de ce quatrième tome, bien dans la veine des précédents, Christophe Gibelin n’a pas pu s’empêcher de faire un clin d’œil discret aux initiés en contraignant sous la menace ce pauvre Patrick Plomb à dérober le Simoun F-ANRY… d’un certain Monsieur Anry. On en (sou)rit bien volontiers, histoire de détendre une atmosphère digne des meilleurs films du genre.
Bonne nouvelle : aux esprits chagrins qui vous disaient que les autres tomes étaient épuisés, vous pourrez rétorquer qu’ils sont réédités.
Philippe Ballarini
48 pages couleur, 23 x 32 cm, reliure cartonnée
0,540 kg
La collection Les ailes de Plomb
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Delcourt