1933. Après New York et Hollywood, c’est à Chicago que nous retrouvons notre chimpanzé : toujours blacklisté par Howard Hughes, il a mis ses talents de pilote increvable au service d’Al Capone et transporte de l’alcool en pleine prohibition. C’est donc là, dans les bas-fonds de la ville des vents, qu’il se fait poursuivre par un tigre surpuissant, drogué au mystérieux composé Z-03…
Le scénario poursuit son évolution : si l’action humoristique est toujours omniprésente, le fantastique prend le pas sur le film noir et la farce. Poursuivant son exploration des grands classiques du cinéma, c’est donc cette fois aux films d’arts martiaux et à la science-fiction façon Metropolis qu’Étienne Willem rend hommage. Cela ne l’empêche naturellement pas de glisser quelques gags çà et là et n’oubliez pas de surveiller les arrière-plans : vous y croiserez quelques têtes connues !
Le dessin est toujours aisé, fluide et dynamique, mise en page et couleurs évoluant au fil des scènes pour soutenir l’ambiance — qu’il s’agisse d’une course-poursuite dans les brumes du lac, d’une bagarre homérique dans les égouts ou d’une rencontre glaçante dans une célèbre suite du Lexington Hotel.
Tout en restant fidèle à la tradition des deux premiers tomes, le graphisme se modernise sensiblement.
Notons tout de même trois évolutions : d’une part, Willem multiplie dans certaines cases les lignes cinétiques, afin de donner aux scènes d’arts martiaux une petite touche « manga » parfaitement adéquate. D’autre part, les crayonnés ont été conservés, légèrement visibles sous l’encrage, ce qui souligne le dynamisme du trait sur les scènes d’action et renforce les expressions des personnages. Enfin, les bordures noires ont disparu, allégeant les cases et les phylactères et aidant les planches à respirer. L’ensemble donne un caractère bien spécifique à ce tome et un style particulièrement reconnaissable.
Les fans du côté burlesque des premiers opus pourraient être perturbés par le glissement assumé vers le fantastique de ce troisième volume. Mais cela reste une belle réussite, avec un scénario entraînant et cinématographique assorti d’un graphisme aéré, moderne et dynamique.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
0,550kg
Les albums de la collection Les ailes du singe
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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