En 2007, Pierre Leroy nous étonnait avec un livre traitant des « fléchettes d’avion, de la Grande Guerre à nos jours ». C’était la première fois (et c’était demeuré la seule) qu’un auteur publiait un ouvrage sur ce sujet largement méconnu et inexploité. Se tournant vers un éditeur plus « conséquent », il nous revient avec le même sujet, retravaillé bien entendu. Il ne s’agit donc pas d’une « réédition », mais d’une « nouvelle édition ». Non seulement le texte a été profondément remanié, mais bien évidemment l’auteur a pu, en presque huit années, enrichir sa connaissance du sujet et donc apporter de nouveaux éléments à son étude originale.
Originale, certes, mais pas farfelue pour un sou. Les amateurs de la Grande Guerre connaissent vraisemblablement les fléchettes Bon, mais que savent-ils par exemple des fléchettes incendiaires destinées à détruire les Zeppelin, ou encore des épaulettes Adrian destinées à protéger les fantassins ? Cette arme, qui évoque davantage l’archerie moyenâgeuse que la guerre moderne, a été utilisée en bien des théâtres d’opération, en une surprenante variété de formes et de dimensions, aussi bien en Russie et en France qu’aux Dardanelles ou en Roumanie. Et encore, si ce n’était que la variété géographique ! On retrouve les fléchettes d’avion en 1924 en Libye, en 1936 pendant la Guerre d’Espagne, en 1939 en Éthiopie, mais aussi bien plus récemment en Corée, en Indochine ou pendant la guerre du Vietnam. Fléchettes incendiaires, fléchettes empoisonnées, fléchettes explosives, tout est passé en revue… jusqu’à la chasse aux marsouins destructeurs de filets, le marquage aérien des icebergs ou le reboisement. Même la revendication de territoires antarctiques y est passée !
Comme sa précédente édition, celle-ci est illustrée de photographies d’époque et de nombreux dessins de l’auteur. Certes, le sujet abordé sort des sentiers battus, mais c’est justement là l’un de ses intérêts : il serait douteux que vous puissiez trouver ailleurs des renseignements sérieux sur cette arme qui a terrorisé tant de monde et dont l’usage a étonnamment été comme occulté par les historiens.
Philippe Ballarini
204 pages, 15,5 x 22,7 cm, couverture souple
0,355 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Lavauzelle