Les As ont deux raisons de focaliser les regards : leurs qualités de pilotes, souvent supérieures à la moyenne, les amenant lors de circonstances favorables à engranger nombre de victoires ; et pour les plus brillants du moment, l’obtention des plus hautes distinctions soulignant à leurs compatriotes leur exemplarité.
Jean-Louis Roba, un des spécialistes francophones les plus affûtés au sujet des pilotes de la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale, tente de définir ce qui fit le succès des plus remarquables d’entre eux. Et comme ils furent particulièrement nombreux en des domaines assez divers, l’auteur commence par définir son champ d’étude : la chasse de jour sur monomoteur. Et comme les années et la multiplicité des fronts en générèrent « de quoi remplir en annuaire » [sic], il restreint encore la population en se concentrant sur ceux qui obtinrent la croix de chevalier de la Croix de fer.
Pour autant, huit années de conflit face à tant d’adversaires, parfois balayés, parfois aux ressources quasi illimitées, ont permis d’établir des scores toujours plus époustouflants. L’auteur s’attache à présenter le maximum de pilotes honorés pour en montrer la diversité des caractères, des origines et de leurs sorts. Puisque les différents fronts ont leur propre chapitre (et même plusieurs lorsque — comme à l’Est ou face au Royaume-Uni — ceux-ci s’étendent sur plus d’une année), et que cette étude cherche logiquement la genèse de ces succès dès les premiers engagements, c’est-à-dire dès la guerre civile espagnole, c’est pratiquement une histoire de l’engagement de la chasse de jour qui est tracée à travers ces centaines de destins. Nombre d’entre eux sont dans le corps du texte, mais deux annexes viennent compléter les noms qui ne pouvaient être évoqués plus avant sauf à trop alourdir le récit.
Le pilote est vraiment l’essence de ce livre. Son environnement (matériel, formation et l’entraînement, etc.) n’est que brièvement rappelé dans les moments les plus caractéristiques de ces longues années de conflit.
Rapporter autant de destins (dont une vingtaine sont exposés dans une biographie plus poussée mais limitée à une page) pouvait aboutir à une collection aux tomes bien épais. En cantonnant strictement son propos et en l’illustrant abondamment, Jean-Louis Roba nous livre un ouvrage accessible qui rappelle que ces pilotes furent avant tout des hommes, connaissant l’ivresse des victoires avant de sombrer avec l’effondrement de leur patrie. À aucun moment, ni statistique, ni cumul ne couvrent ces individualités sous un voile de chiffres (qui permettrait au novice de mieux saisir l’ampleur commune de la tâche accomplie) ; il laisse ainsi chaque nom — fût-il le plus prestigieux aux yeux de certains — être au milieu des autres comme il en fut au sein des unités. Et ce n’est pas la moindre qualité de ce livre.
François Ribailly
192 pages, 23,5 x 31 cm, relié + jaquette
347 photos N&B
NDLR : Signalons que l’auteur utilise comme source historique, qu’il cite dans son texte et mentionne en bibliographie, David Irving, écrivain négationniste.
Avec l’aimable autorisation de
© ETAI
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