En 1983, le Service historique de l’Armée de l’air publiait un ouvrage en deux volumes rédigé par un passionné suisse, Daniel Porret, Les “As” français de la Grande Guerre, qui fut, pour ma part et certainement pour beaucoup d’entre nous, un outil de travail de premier ordre.
En cet été 2021, c’est un trio de chercheurs et de collectionneurs, Claude Thollon-Pommerol, Philippe Guillermin et David Méchin, qui nous propose sur ce sujet un travail encore plus conséquent Les As de l’aviation française 1914-1918.
Dans ce numéro 25 des Carnets des As oubliés 14-18 , les auteurs rappellent en introduction le problème de la définition d’un As, puis présentent, par ordre décroissant de victoires homologuées, chacun des pilotes étudiés. Pour chacun d’entre eux, on retrouve une biographie bien remplie, comprenant les origines familiales et la période après-guerre pour ceux qui y ont survécu. Ces récits sont sans complaisance ni langue de bois (réputation, caractère, attitude pendant l’Occupation, réussite professionnelle ou non, etc.). On trouve aussi une photo d’identité, d’autres en situation, parfois une illustration infographique en couleur du profil ou un plan 3-vues des appareils les plus marquants, mais surtout une liste détaillée de chaque victoire et chaque citation. On nous propose aussi quelques citations d’époque. Dans un texte de bonne qualité globale, on remarque quelques tournures plus familières (« une Croix de guerre longue comme le bras », « un bras d’honneur bien senti »…).
Les dernières pages sont consacrées à un index onomastique et un index des escadrilles, indispensables pour nous y retrouver dans un tel recueil, à la présentation des auteurs et aux remerciements. Ce sont ici 188 As qui sont recensés dans ce travail du trio Thollon-Pommerol/Méchin/Guillermin. Daniel Porret nous présentait quant à lui 193 pilotes, en ajoutant aux As officiels quelques personnalités remarquables comme Frantz et Quenault.
Tout cela représente un gros pavé de plus d’1,2 kilogramme au format A4. Si la couverture, glacée, est magnifique, la qualité du papier, choisie plus légère pour les pages internes, peut-être pour limiter la masse totale et le prix de revient final, ne met pas assez en valeur l’impression des illustrations et des photos, noir & blanc comme couleur, et laisse un peu trop percevoir le texte du verso par transparence.
Trente-huit ans plus tard, c’est un bel outil qui nous est à son tour proposé, et qui sera certainement cité en référence par les chercheurs des années futures.
Jean-Noël Violette
484 pages, 21 x 29,7 cm, dos carré, couverture souple
1,230 kg
L’Aérobibliothèque met à votre disposition un bon de commande imprimable à expédier à l’auteur-éditeur.