Pour l’amateur d’histoire militaire, l’ECPAD est une sorte de caverne d’Ali Baba : imaginez les trésors iconographiques et cinématographiques que peut recéler l’agence d’images de la Défense. En ce qui concerne la guerre de 1914-1918, il s’agit pour une bonne part de clichés réalisés sur de délicates plaques de verre par des opérateurs militaires. Le progrès technologique aidant, ces images ont fait l’objet d’une campagne de numérisation qui les rendent plus facilement accessibles. C’est de ce fonds monumental qu’est issue l’iconographie sélectionnée pour cet album.
Peut-être faut-il se rappeler que si les aviateurs avaient la chance d’échapper aux effroyables conditions de vie dans la boue des tranchées, ils ne furent pas sans payer un très lourd tribut au combat : environ un sur trois perdit la vie.
70 clichés, parfois d’un « piqué » impressionnant, sont reproduits ici avec grand soin sur un papier d’excellente qualité (en particulier au regard du prix modique de l’album), un papier couché satiné de fort grammage qui permet d’éviter les transparences toujours désagréables. Il sont répartis en trois chapitres dont le premier présente les « as »* eux-mêmes, en commençant par « l’as des as » aux 75 victoires homologuées, René Fonck. Bien évidemment, il n’était pas envisageable de présenter dans ce livret l’intégralité des 182 as français ; une sélection a nécessairement été opérée. Si sont présents les plus « grands » parmi les as (Fonck, Guynemer, Nungesser…), on aura pris soin d’en évoquer d’autres, peu connus du grand public, vraisemblablement en raison de la qualité des photographies les représentant. Vient ensuite le tour des appareils où, outre les chasseurs, on trouvera quelques avions d’observation et autres bombardiers. Bien évidemment, il n’y aurait eu ni as ni aéronef sans les mécaniciens (avec lesquels le pilote formait un binôme) ou sans l’industrie qui avait engagé une course contre l’Allemagne ; c’est le sujet du troisième volet, lequel recèle quelques images ne manquant pas d’originalité.
Une photographie ne valant rien si elle n’est pas renseignée, chacune est assortie d’une légende rédigée par l’opérateur de l’époque, et complétée par les documentalistes. On notera pour chacune la mention de la cote ECPAD, permettant au besoin d’en commander un tirage
Une qualité remarquable pour un prix extrêmement modique.
Philippe Ballarini
* Les conditions d’homologation françaises des victoires sont les plus sévères. Par exemple, René Fonck, s’il a abattu 127 appareils ennemis, n’en voit officiellement que 75 reconnus comme victoires homologuées. Le titre d’as était conféré à un pilote ayant à son actif 5 victoires homologuées.
84 pages, 21 x 21 cm, couverture souple
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