Finalement, les ouvrages sur l’aviation féminine ne sont pas si rares que ça ! Nous en dénombrons 45 dans notre thème « L’aviation au féminin, et le mouvement semble s’accélérer. Même si ce n’est très fréquent, nous découvrons de plus en plus souvent des titres qui sont une évocation de femmes qui ont marqué l’histoire de l’aviation. Dans Les aventurières du ciel, Katell Faria évoque six de ces femmes : Adrienne Bolland, Beryl Markham, Hélène Boucher, Maryse Bastié, Bessie Coleman et Maryse Hilsz. Il n’est pas étonnant que l’auteur ouvre son livre avec la fantasque et flamboyante Adrienne Bolland : le personnage haut en couleur est inévitable dès que l’on parle d’aviation au féminin. Les anecdotes les plus savoureuses (son voyage à Bruxelles au lieu de se rendre à Londres, sa rencontre en pyjama avec les Président de la république du Chili…) sont bien présentes. Ce chapitre donne le ton. Suit Beryl Markham, première femme pilote à traverser l’Atlantique d’est en ouest, qui aurait inspiré l’auteur de La ferme africaine (Out of Africa). Hélène Boucher, « Léno », la « fiancée de l’air » au destin tragique précède Maryse Bastié, militante (comme Adrienne Bolland et Hélène Boucher) pour le droit de vote des femmes, qui sera lieutenant dans les FFI et la célèbre Bessie Coleman, la première femme pilote noire aux États-Unis (et dans le monde entier). La dernière de la liste est Maryse Hilz ; un peu moins connue que l’autre Maryse, elle n’en demeure pas moins un personnage d’exception, qui fut mobilisée en 1939 (démobilisée en 1940) et qui s’engagea dans la Résistance dès 1941, puis intègrera le Premier corps de pilotes militaires féminins en 1944.
On le voit : c’est une sacrée brochette de femmes toniques — voire tonitruantes — qu’a réunie Katell Faria. À femme tonique écriture tonique : celle de l’auteur est enlevée et agréable. Le livre est accessible pour tous les jeunes de 10 à 100 ans. Encore un bouquin qui aurait sa place dans le CDI d’un collège ou dans bien des bibliothèques personnelles, d’autant plus que nous n’y avons pas remarqué de reprise hasardeuse de fables si courantes. Et puis, avec ses 324 pages, il y a de quoi meubler agréablement du temps tout en se documentant, tout cela pour 11 €.
Philippe Ballarini
Préface de Patrice Franceschi
324 pages, 13 × 18,6 cm, broché
0,273 kg