Avec un format de 23,7 x 16,8 cm, cet opuscule de 48 pages permet de bien mettre en valeur les 19 photos en pleine page avec leur légende, comme les 8 profils, tous sur le côté droit. La partie gauche, outre le texte, est également occupée par 24 photos d’un format plus petit et par un profil. Une fois retirées les illustrations, il reste un peu de place pour présenter ce qu’était la XIX Tactical Air Force. L’ensemble aurait sans doute mieux trouvé sa place dans un magazine, mais un prix de 8 € correspond à la politique d’Ysec de présenter des sujets originaux et à petit prix. Comme souvent dans ses travaux, l’auteur, Yves Buffetaut, omet de présenter les sources, ce qui est un peu dommage car ce genre d’ouvrage devrait aider à en savoir davantage en parcourant livres et archives complémentaires qui sont indiqués. La XIX TAC sert au sein du IX Fighter Group et est composée de deux Wings forts de sept groupes de chasseurs bombardiers. La plupart sont des P-47 dont le rôle est de conquérir et conserver la supériorité aérienne, isoler le champ de bataille et apporter un soutien aérien rapproché aux unités au sol. Ces missions d’appui feu épauleront la 3rd Army du général Patton à partir du moment où elle aura pris pied sur le territoire français. C’est à partir de la fin juillet 1944 qu’elle entrera en action un peu tous azimuts. Le front sera étiré de la Meuse à la Seine, avec même des missions pour la prise de Brest ; dans le même temps, l’absence de terrains d’aviation et de carburant posera problème, bien que le génie s’efforce de bâtir les ALG *. Fin septembre, la guerre de mouvement qu’a créée l’offensive Patton s’arrête et la 3rd Army passe sur la défensive. Les chiffres de la XIX TAF résument leur activité : 12 292 sorties en août et 7 791 en septembre, 156 pilotes tués et 186 avions perdus.
La suite est constituée de la guerre de position en Lorraine, l’offensive vers la ligne Siegfried comme Bodenplatte ; le tout sera traité dans un volume à venir. La photo de la page 45 aurait d’ailleurs pu illustrer ce volume, car la neige exclut un cliché pris pendant cette guerre de mouvement ; c’est plus tard, au cours de l’hiver 44-45, quand le 353rd Fighter Squadron stationne à Toul-Rosières, qu’il a été pris.
Un ouvrage agréable à lire, avec des photos bien imprimées et de magnifiques profils d’Éric Schwartz, mais qui n’échappe pas aux inévitables coquilles comme des légendes en double (pages 37 et 46), une « unité inventée » (« 636th FG » à la place de « 363rd Fighter Group » qui devient le 363rd Tactical Reconnaissance Group en septembre 1944), un P-47D du 78th FG, 82nd FS, de la 8th Air Force, autant de détails sans doute dus à l’absence de relecture. Pour en savoir un peu plus sur la 3th Army, le Batailles & Blindés Hors-série n° 40 d’août-septembre 2019 aborde ce thème dans son numéro « Lorraine 44. L’occasion manquée de Patton. »
Bertrand Hugot
48 pages, 17 x 23 cm, couverture souple