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Les avions de renseignement électronique

50 ans d’activités secrètes racontés par les acteurs
Comité historique Guerrelec

Cet ouvrage collectif qui est le troisième d’une collection qui comprend déjà La guerre électronique sur Mirage IV et Le Jaguar dans ses missions de guerre électronique, retrace les efforts considérables faits par la France pour accompagner sa force de frappe nucléaire dans les années 1950-1960. On mesure mieux le chemin parcouru quand on se rappelle qu’en 1939/1940 les armées françaises ont mis en doute l’intérêt même de l’usage des radars !

Si au terme honteux d’espionnage, on a substitué depuis l’affaire Dreyfus celui de renseignement, les Français ne sont cependant pas allés jusqu’à celui de plus affiné « d’intelligence ». C’est autour du terme de ROEM (renseignement d’origine électromagnétique) que se développe la politique de la recherche des informations qui guident les politiques d’armement de la Défense. Juste pour montrer l’extrême importance du renseignement, on peut rappeler ici que le 20 août 1968, les troupes soviétiques ont envahi en une nuit la Tchécoslovaquie sans qu’aucun signal radio n’ait été décelé par l’OTAN.

La 1ère unité ROEM de l’armée de l’Air fut crée en 1951 à Fribourg, puis développée à Berlin-Tegel et à Lahr. Les cinquante années qui suivirent virent se développer des moyens aéroportés toujours plus élaborés à bord de C 47 Gabriel, de Noratlas, Transall Gabriel, DC 8 Sarigue et autres Neptune-Alizé, Atlantic, Mirage et Jaguar, tous avions du SIGINT (SIGnal INTelligence).

Le grand intérêt de cet ouvrage réside dans le fait qu’il est rédigé par les opérateurs eux-mêmes, faisant leur la recommandation du général Jean-Paul Siffre : « Si vous n’écrivez pas votre propre histoire, personne ne l’écrira pour vous ». Ces « opérateurs-auteurs » de l’armée de l’air, de la marine ou de l’industrie rapportent ce que furent leurs missions, de la Guerre Froide à l’Opération Daguet en passant par l’Indochine, l’Algérie, le Liban, ou le Kosovo. Ils décrivent dans ce livre passionnant la mise en œuvre de systèmes complexes de détecteurs, de brouilleurs, de leurres, dispositifs de contre-mesures de toute nature. Il faut citer ici la coordination harmonieuse de cet ouvrage par Bernard Agnard, président du Comité Historique de Guerrelec, qui a réussi à harmoniser les contributions d’auteurs aux personnalités si diverses.

Outre l’intérêt de ces récits, on imagine que le retour d’expérience, les savoir-faire acquis sont appliqués maintenant dans des dispositifs coordonnés SIGINT à bord d’avions, de satellites et de drones, où les confrontations entre blocs de la Guerre Froide laissent une place à la lutte antiterroriste.

Ce livre d’histoire sur les avions de la guerre du renseignement, facile à lire, est abordable aux simples curieux passionnés de concepts de hautes technologiques. D’évidence, les opérations menées avec les systèmes décrits dans cet ouvrage restent bien entendus secrets.

Notons que cet ouvrage verra ses droits d’auteurs partagés entre l’Association des Ailes Brisées et la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air.

Philippe Bauduin


416 pages + 32 pages photos, 14,8 x 21 cm, broché

En bref

Éditions Lavauzelle

ISBN 978-2-7025-1506-8

28 €