Si le transport aérien militaire français d’après-guerre s’est forgé autour quelques avions mythiques il ne faut pas oublier les multiples types d’appareils qui les ont épaulés pour leurs missions principales mais aussi pour d’autres, plus discrètes mais néanmoins essentielles, de liaison, de ravitaillement en vol voire de guerre électronique.
Certains de ces appareils sont des « têtes d’affiches » qui ont eu leur monographies dédiées, parfois plusieurs, (Noratlas, Transall, C-47, Broussard ou Paris par exemple) les « seconds couteaux », n’ont bien souvent, comme bibliographie que quelques lignes éparses ici ou là.
Pourtant, le sujet est riche. Les auteurs, qui ont tous, par ailleurs, plusieurs ouvrages de référence à leur actif, ont recensé pas moins de 78 types d’avions différents utilisés pour ces missions et ont entrepris de nous les présenter individuellement. C’est l’occasion de croiser des machines peut-être inattendues comme l’Avro York, le Hurel-Dubois HD-32 ou le Cessna 411.
Ces avions font l’objet d’une étude dont la longueur est liée à l’importance de leur carrière sous la cocarde de l’Armée de l’AIr, mais surtout à la documentation disponible. Par exemple, 8 pages sont consacrées aux C-119 Flying Boxcar mobilisés pour soutenir les opérations en Indochine ou pour les Douglas DC-8, une seule pour l’unique Breguet 500 Colmar, utilisé de 1946 à 1947, et 28 pour les différentes versions du Transall.
Ces historiques précis sont accompagnés d’une fiche technique rappelant les données essentielles et lorsque les auteurs ont réussi à la dresser, la liste des appareils entrés en service est fournie. L’ensemble est accompagné d’innombrables photos et de quelques témoignages. On notera avec une grande curiosité ces pages consacrées aux avions de transport Japonais capturés en Indochine et souvent utilisés très peu de temps sur place.
Histoire de faire le tour de la question, un chapitre présente les appareils pressentis pour ces missions et qui sont restés au stade de projet ou de prototypes.
Les deux derniers chapitres passent en revue la chronologie des unités navigantes ou techniques qui ont eu en charge ces aéronefs, et leurs insignes, ainsi que le CEV.
La mise en page est classique, dense et sans faute de goût. Toutefois il est parfois déroutant de trouver la dernière photo d’un chapitre en haut de page du chapitre suivant. Le sommaire de l’ouvrage ne renvoyant pas à des numéros de pages est également un autre sujet d’interrogation, extrêmement mineur, de ces presque 2kg de brillante culture aéronautique.
Parce que la qualité du travail des auteurs est indéniable, tout est précis, sourcé et à jour et les révélations ne manquent pas. Il y a de quoi s’enthousiasmer à la lecture de cette encyclopédie qui permet de tout savoir, ou presque, du Caudron Simoun au Falcon 8X au sein de l’Armée de l’Air !
Frédéric Marsaly
472 pages, 21 x 30,3 cm, relié, couverture cartonnée, 1,890 kg
profils en couleur de Patrice Gaubert
– Collection Histoire de l’aviation N°41
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