D’emblée, disons que cet ouvrage présente deux intérêts majeurs. Le premier n’est pas des moindres : il fait savoir que les forces vives de l’armée de l’Air ne sont pas composées que d’avions de combat, très médiatisés, mais aussi de combattants au sol menant des actions de pointe. Le second est qu’il rappelle, et ce n’est jamais superflu, que tous les parachutistes militaires français ont leur ancêtre dans l’armée de l’Air, dans les années trente, au sein de l’Infanterie de l’air. Ne serait-ce que pour ces deux aspects, l’ouvrage de Jean-Marc Tanguy, journaliste rompu aux questions de défense y compris dans leurs détails, mérite largement le détour pour un public non averti.
Ceux qui connaissent mieux les armées françaises, ceux qui en font ou en ont fait partie, trouveront également de quoi satisfaire leur curiosité. Les commandos parachutistes de l’air, au nombre actuellement de trois, stationnés à Orléans (CPA 10), Orange (CPA 20) et Mérignac (CPA 30), sont des unités de combat très spécialisées, aérolargables et héliportables, qui sont de toutes les opérations extérieures, travaillant au profit des autres composantes Air (protection, reconnaissance terrains, recherche et sauvetage au combat, désignation de cibles …) ou du Commandement des forces spéciales. Inutile de dire que la discrétion, voire le secret le plus complet entourent souvent leurs interventions. C’est justement ce que l’auteur se propose de lever, autant que faire se peut, en 200 pages très illustrées par 200 images, en grande partie faites par lui.
Outre l’histoire des groupes d’infanterie de l’air des années 30-40, celles des CPA en Algérie des années 50-60, c’est une vingtaine d’années d’opérations en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient qui sont survolées, depuis la fin des années 90. Près de 80 pages sont également consacrées aux récits de 16 commandos parachutistes de toutes époques et d’un pilote d’hélicoptères du « Pyrénées » (le 1/67 est l’EH dédié au COS, comme le CPA 10). L’ensemble forme un livre réellement passionnant et très instructif grâce à la maîtrise du sujet par l’auteur, dans lequel on pourra regretter que l’aspect « traditions » ait été peu traité (drapeau, fanions…), d’autant que le CPA 10 est l’unité Air possédant la plus haute fourragère liée à la croix de la valeur militaire et que les deux autres CPA sont également décorés. Petit détail qui n’échappera pas non plus aux connaisseurs, page 81 et 4ede couverture : les insignes des trois CPA ne sont pas reproduits dans l’ordre… Mais cela relève effectivement du détail.
Bernard Palmieri
192 pages, 22,3 x 22,3 cm, broché
0,935 kg