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Coup de cœur 2011 |
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Hormis des ouvrages de vulgarisation, les publications sur l’histoire de la conquête spatiale ne sont pas légions dans la bibliographie francophone. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que nous avons abordé ce livre volumineux sur « les deux vies » de la fusée Soyouz, la plus ancienne des fusées encore en service. Descendante directe de la fameuse R-7 (qui a lancé Spoutnik en 1957, puis Youri Gagarine en 1961) conçue par le grand Sergueï Korolev, la fusée Soyouz actuelle entame en effet en 2011 une seconde existence depuis Kourou (Guyane).
La première partie de l’ouvrage rapporte, avec beaucoup de détails l’histoire de ce lanceur mythique, depuis ses origines dans la fusée A4 (V2) allemande en 1945 jusqu’à la chute de l’Union soviétique. C’est un texte dense, s’appuyant sur une bibliographie solide, ne laissant de côté aucun aspect ni de l’histoire du lanceur, ni de celle des hommes qui en ont été les créateurs.
La seconde partie, à partir de la page 210, s’intéresse à la vision qu’ont eue les occidentaux de cette fusée à partir de son premier lancer en 1957. Bien qu’amenant le lecteur à un retour en arrière, cette deuxième approche, sans alourdir le récit, permet d’aborder les raisons qui justement ont amenés les Européens à s’intéresser à Soyouz en pleine époque de Glasnost et de Perestroïka, alors même qu’ils développaient les lanceurs Ariane. Moins « historico-technique » que la première partie, celle-ci nous renseigne ensuite sur l’évolution des sociétés ayant amené à la création de Starsem, entreprise russo-européenne fondée en 1996, dont les actionnaires sont EADS, l’Agence spatiale fédérale russe, The Samara Space Center et Arianespace, dirigée depuis 1998 par le Français Jean-Yves Le Gall, également PDG d’Arianespace.
Soyouz venant compléter la gamme des lanceurs proposés par Arianespace, celui-ci doit assurer à l’Europe une offre complète de lanceurs, depuis Ariane 5 pour les charges de 10 tonnes, Soyouz pour celles jusqu’à 3 tonnes et Vega (italienne) pour les charges de 1,5 tonne vers l’orbite basse, sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel.
Très bien illustré (couleurs et N&B, même si certaines photographies à peine plus grandes qu’un timbre-poste auraient mérité une meilleure mise en valeur), le livre présente en outre de nombreux plans, cartes et schémas techniques, et s’achève sur une trentaine de pages d’annexes, d’index et de bibliographie.
Écrit par deux journalistes spécialistes de la question (Christian Lardier, chroniqueur à Air & Cosmos, et Stefan Barensky, collaborateur d’Espace magazine et de Science et Vie notamment), l’ouvrage viendra compléter fort heureusement une bibliothèque consacrée à l’histoire de l’espace européen.
Thierry Le Roy
416 pages, 16,5 x 24 cm, couverture souple
Coup de cœur 2011
– Préface de Jean-Yves Le Gall, président-directeur général d’Arianespace et de Starsem