Cette courte brochure de quarante pages, destinée probablement en premier lieu aux visiteurs du hangar à dirigeables d’Écausseville (Manche), est construite en trois parties.
La première, qui est aussi la plus longue (20 pages), rappelle l’histoire de l’aérostation militaire et maritime française depuis les origines jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Cette partie indispensable aurait pourtant pu être raccourcie car elle n’a pas grand chose d’original et comporte quelques imprécisions. Il n’était pas nécessaire de dire que les Anglais avaient installé des ballons à Toulbroc’h près de Brest, car malgré une étude en 1916, ils n’y ont jamais rien construit. Par contre, l’aérostation française s’est implantée dès le printemps 1917 près de Paimbœuf (Loire-Atlantique), ce qui n’est pas dit dans le texte, mais figuré à une position géographique « étonnante » sur la carte de la page 23 ! On s’étonnera aussi de la part belle faite à l’accident du Hindenburg (sept lignes et l’une des plus grandes photos du livret) dans un chapitre consacré à la marine française !
La deuxième partie porte entièrement sur le site du CAM Montebourg* au-delà même de son activité en tant que centre d’aérostation puisque le chapitre s’achève en 2008. Il propose de nombreuses informations très peu connues, notamment sur l’utilisation du lieu avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, la troisième partie s’intéresse au fameux hangar historique, toujours présent sur le site. Ce chapitre est également très instructif. Il porte essentiellement sur la technique (couverture, portes etc. On aurait d’ailleurs bien aimé un peu plus de développements dans la mesure où c’est justement lui le véritable « héros » du livre.
Un dernier chapitre en forme de conclusion sur la renaissance (espérée) des ballons dirigeables risque, comme toujours dans ce cas-là, de vieillir très vite.
Sans aucun doute, il s’agit d’un bon travail de vulgarisation, bien documenté, même si les illustrations (généralement inédites) ne sont pas vraiment mises en valeur car le plus souvent trop petites.
On aurait également aimé connaître la bibliographie. Cette simple indication rend hommage au travail des chercheurs, mais permet aussi à celui qui le souhaite de développer son information par ailleurs.
Thierry le Roy
40 pages, 17 x 24 cm, broché
* CAM : Centre d’Aérostation Maritime