“En Algérie entre 1956 et 1962, quels sont les fantassins qui n’ont pas poussé un soupir de soulagement quand ils voyaient arriver à la rescousse les fameux T6 alors que l’accrochage avec les fellaghas était des plus rudes.”
Dans cet ouvrage de 144 pages, dont 41 en couleurs, l’auteur nous fait découvrir la vie et les tribulations des EALA de leur création à leur dissolution avec à la clé l’historique et l’héraldique de leurs insignes (avers et revers en couleur).
L’ensemble des informations fournies est le résultat de l’exploitation d’archives, celles de ce qui était le service historique de l’armée de l’Air et celles des fabricants, Drago, Augis et Arthus Bertrand qui se sont en fait partagé le marché de ces insignes.
Cet ouvrage, avec l’ambition de faire la genèse et l’inventaire des insignes de toutes les Escadrilles et Escadrons d’Aviation Légère d’Appui (EALA), se révèle, au-delà de son objectif initial, une véritable base de données.
Le sujet étant vite et bien campé par l’environnement opérationnel en Algérie et le descriptif général des EALA (structure, tableaux d’effectifs, matériels, pertes, formation du personnel navigant et les types de missions), le lecteur passe sans transition au catalogue des 30 Escadrilles et des 9 Escadrons d’Aviation Légère d’Appui.
Pour chacune des unités, un même plan :
– 1 l’historique de l’unité,
– 2 les chefs successifs
– 3 les morts
– 4 l’insigne (caractéristiques, définition héraldique, symbolisme et historique)
– 5 les implantations successives de l’unité (avec la carte simplifiée adéquate).
Un rêve : il faut cinq minutes pour trouver que le Ltt Capillon a été le premier commandant de l’EALA 1/72 entre avril et octobre 1956, pour suivre les différentes affectations géographiques de la dite escadrille durant cette période (Marrakech, Blida, Télergma puis Sétif, avec les dates précises) et pour noter l’indicatif “Baron” de l’unité. Outre les terrains principaux, la possibilité est même offerte de localiser les terrains de détachement.
Avec une iconographie soignée et variée, une pleine page pour la plupart des insignes EALA, des planches récapitulatives pour montrer ceux-ci recto verso à l’échelle, nombre de dessins et de documents variés pour assimiler le processus de leur élaboration et quelques photos d’avions “traitées sépia” représentatives, l’illustration n’est pas en reste et confère plus de légèreté à la somme des informations livrées.
Sans oublier enfin les annexes (véritable grille de lecture de l’ensemble) qui permettent de retrouver le bon numéro d’EALA à consulter avec :
– la correspondance des escadrilles,
– le glossaire des sigles,
– l’inventaire des indicatifs radio,
– le parrainage par les escadres,
– la liste (par période) des unités combattantes,
– les cartes des implantations en AFN par année.
Voilà ce qui séduit dans cet ouvrage, adopté d’emblée comme document de référence et de travail car, pour ce qui concerne les EALA, il devient immédiatement l’outil pratique par excellence, suffisamment synthétique pour trouver très vite l’information ponctuelle dont on a besoin.
Henri Guyot
144 pages, 21 x 29,5 cm, couverture souple