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Coup de cœur 2011 |
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Si l’on commence à bien connaître les deux premières campagnes des Ailes Françaises durant le dernier conflit mondial : celle de France 1939-1940 puis celle des FAFL et de l’armée de l’Air reconstituée de 1941-1945, la troisième, tout aussi glorieuse et déterminante, du Service de Renseignement Air était jusqu’à maintenant assez peu connue. Certes, les acteurs de cette troisième campagne n’étaient pas tous des aviateurs, mais les quelque deux à trois mille agents qui recherchaient et transmettaient les renseignements n’avaient pas fait l’objet de recherche systématique.
Jean Danis, lui-même agent du SR Air, puis commandant de l’armée de l’Air, a entrepris ce travail titanesque d’identifier des personnages, de réaliser des biographies, de recueillir des témoignages de ceux-là mêmes qui, par mission, devaient rester discrets. Parmi ces agents, on trouve bien entendu de célèbres aviateurs : Paul Stehlin, que j’ai eu l’honneur de servir comme officier de renseignement, Paul Badré, qui fut le premier pilote de jet français en 1945, Robert Masson, compagnon de la Libération qui vient de nous quitter, Georges Ronin, Jean Bézy, Maurice Challe (du « quarteron de généraux »)… et tant d’autres. J’étais juste un peu plus jeune que l’auteur, mais j’ai cependant rencontré quelques-uns des ces anonymes agents des SR Air sans trop savoir ce qu’ils faisaient. J’en évoquerai un en particulier : Henri Brunet, du SR Air Normandie, notre voisin, dont je connaissais les activités. Il a copié, pour les Alliés, plus de 4000 plans des défenses du littoral de Normandie, et a contribué largement au succès du Débarquement. Il paya de sa vie cette activité. Ils sont ainsi 1248 à être évoqués par Jean Danis dans cet ouvrage. Leurs biographies sont accompagnées de témoignages, de récits de missions, de descriptions d’objectifs, notamment des aérodromes. On découvre ainsi au hasard des lignes les noms des deux agents : Brimont et Lucien Borniche du SR Air Laon qui observent pour la première fois des avions sans hélice à Juvincourt en juillet 1944 ! À la recherche du renseignement, les SR Air prirent également une part active dans les filières d’évasion pour les aviateurs alliés abattus. Comme tous les réseaux, ils connaîtront les trahisons et les attaques sans merci de l’occupant.
Abrité un temps par Vichy mais travaillant pour les Alliés, le SR Air devint clandestin à partir de l’occupation de la « zone libre » le 11 novembre 1942. Il se reconstitua plus tard à Alger et à Londres où il se développa malgré les luttes intestines bien connues de la France Libre.
Ce livre passionnant, en trois volumes pour un total de 1360 pages, est bien construit. Chaque mois, en tête de chapitre, l’auteur décrit les événements internationaux et les événements nationaux. Chronologiquement, il fait apparaître les agents et leurs actions au sein des divers SR Air de province.
Les Espions de l’armée de l’Air française est le troisième volet, jusqu’ici manquant, du triptyque de l’histoire des Ailes françaises, mettant en exergue des hommes qui, s’ils n’étaient pas tous aviateurs au sens propre, ont tous contribué à l’honneur de notre aviation. Ce livre, doté d’une table alphabétique des agents, est une référence incontournable qui doit figurer dans toutes les bibliothèques sur l’histoire de l’aviation française.
Philippe Bauduin
Volume 1 : tomes I et II, 568 pages
Volume 2 : tome III, 800 pages
Coffret : format 16,5 x 23,5 cm
Ce coffret comporte 3 tomes réunis en deux ouvrages ; format 16,5 x 23,5 cm, 1360 pages sur papier 80gr/m² offset, couverture et fourreau en couleur, pelliculée, carton couché 300gr/m².