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Les femmes dans les nuages

Aéronautes – Parachutistes – Aviatrices
Maryla Boutineau

On n’est pas encore à la parité mais, si l’aviation s’est, de nos jours, un peu plus féminisée, il est loin le temps des pionniers et surtout des pionnières. Dans un milieu si masculin, et parfois machiste, des premières années de l’aérostation aux balbutiements des plus lourds que l’air, les femmes ont toujours eu la portion congrue, et ce fut bien souvent un combat de longue haleine pour que quelques unes arrivent à pratiquer le vol en ballon ou en avion.
Leur rendre hommage (femmage ?) est l’objet de cet ouvrage « Les femmes dans les nuages », dont nous vous présentons le premier tome. Son auteure, Maryla Boutineau, nous avait été révélée par un livre sur la CIDNA

Il s’agit ici d’un ensemble de biographies, plus ou moins longues selon la notoriété de la pilote concernée, regroupées par nationalité, puis classées chronologiquement. Si ce choix permet d’ordonner la présentation, on en découvre aussi les limites quand certaines de ces héroïnes apparaissent ainsi deux fois : en Belgique (7 pages) et en France (1 page) dans le cas d’Hélène Dutrieu, ou aux Pays-Bas (1 page) et en France (1/2 page) en ce qui concerne Beatrix De Rijk.

Parallèlement à ces biographies, et latéralement pour la mise en page, sont présentées de multiples notes expliquant brièvement les noms des autres personnes, notions ou institutions citées dans le texte. Cela donne à l’ensemble un petit côté encyclopédique intéressant, enrichissant le propos tout en évitant le hors-sujet. On trouve toutefois quelques points discutables ou parfois des formulations peu aéronautiques (*)

Un petit regret ; il aurait été agréable de retrouver des tableaux résumant, par ordre de délivrance, l’obtension des brevets d’aéronautes et de pilotes. En revanche, le livre se termine sur un index onomastique qui est le bienvenu dans un tel tourbillon de noms propres.

Esthétiquement, cet ouvrage en impose à première vue : belle reliure, dos carré, papier de fort grammage. Pour ce qui est de l’iconographie intérieure, de nombreuses photos, d’un grand intérêt, sont insérées. En complément, et cela est surprenant, un grand nombre d’illustrations semblent être des interprétations artistiques d’autres photos ou gravures, dans un style assez enfantin. Il est dommage qu’on ne nous présente pas, plutôt, les originaux, mais c’est peut-être une question de droits.

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Ce premier tome, consacré aux années 1784-1918, remplit bien ses promesses, et on ne peut que se réjouir d’avance de la parution prochaine du tome 2, dans lequel nous retrouverons certainement les Adrienne Bolland, Bessie Coleman et consœurs qui ont fait vibrer les cœurs aérophiles de l’Entre-deux-Guerres.

Jean-Noël Violette

Notes :
* Il y a une petite contradiction dans la définition du plus ancien groupement d’aviateurs, entre l ‘Aéronautique Club de France (20 octobre 1897, page 34) et l’Aéro-Club de France (20 octobre 1898, page 38), mais cela reflète aussi une rivalité de cette époque.
* L’illustration du bas de la page 53 n’est pas un timbre mais une vignette sans valeur d’affranchissement.
* Page 105 « L’avion capote en plein vol… »
* Utilisation regrettable de l’anglicisme « crash » pages 73, 77, 96, 111, 122…
* Page 179, dire qu’Harriet Quimby est une « pilote-influenceuse de son temps » est imagé mais anachronique. On explique d’un côté qu’elle prône l’installation de ceintures pour sécuriser les pilotes, et d’un autre qu’elle meurt éjectée de son appareil, non attachée. Mais il s’agit peut-être simplement d’une contradiction du destin.
* Page 180, pour expliquer que la pilote se retrouve dans les nuages « Le trajet a disparu dans le brouillard… »


216 pages, couverture rigide, relié 21,4×30,4 cm
29,50€

En bref

ISBN 978-2-84048-594-0