Avant que la France ne se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966, pas moins de sept bases aériennes d’importance étaient concédées à l’US Air force et à la Royal Canadian Air force dans le nord-est de la France, depuis 1952. Sabre, Super Sabre, Starfighter, Canuck et Dakota, pour ne citer que les aéronefs les plus connus, ont laissé de longues traces, tant dans l’azur lorrain que dans les esprits qui les ont vus en vol. Au sol, les bases aériennes de Marville, Grostenquin, Chambley, Étain, Chaumont, Toul-Rosières et Phalsbourg ont largement diffusé le mode de vie et les méthodes nord-américains dans le nord-est de la France, que ce soit dans le cadre de coopérations opérationnelles ou à l’occasion de journées de rapprochement avec la population. En particulier, les « journées portes ouvertes » rencontrent un incroyable succès : TRAB (Toul-Rosières Air Base) n’accueille pas moins de 75 000 visiteurs le 18 juin 1961.
L’auteur, dans un premier temps, plante le décor de cette présence : l’Alliance atlantique, la cohabitation, l’installation et le départ. Dans une seconde partie, il passe en revue l’histoire nord-américaine des sept grands terrains, ainsi que des implantations de Metz et de Chenevières. Nul doute que ceux qui ont vécu cette période, militaires français ayant côtoyé les alliés comme civils lorrains, y retrouveront nombre de détails passionnants, empreints de nostalgie. Pour autant, les amateurs d’histoire aéronautique et des relations France-OTAN y trouveront aussi leur compte, tant ce sujet majeur était inédit en langue française. L’iconographie reste équilibrée entre clichés d’aéronefs et d’infrastructure, régulièrement accompagnés des insignes d’unités. Toutefois, les profils couleur des aéronefs américains auraient mérité de figurer en plus grand nombre et surtout, à une taille plus importante, eu égard à la richesse du parc aérien déployé en Europe et aux livrées très colorées qui sillonnèrent le ciel lorrain.
Bernard Palmieri
248 pages 23 x 32,5 cm, relié
1,587 kg
Nota : Cette recension avait été publiée dans la Revue Historique des Armées.