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Les frères Nowak #1

Œil pour œil, dent pour dent
Olivier Dauger

Fils d’un industriel français, Gabin Nowak participe au développement du N20, un avion de liaison. Mais la Seconde Guerre mondiale remet en question la survie de l’entreprise… 1955, Nowak est en Argentine, à la recherche d’un mystérieux ennemi. Que s’est-il passé en quinze ans ?

Le scénario de Francis Quériot reprend les codes des films noirs des années soixante, avec des fortes têtes et des pleutres, des flash-back dans des flash-back, et une intrigue qui dévoile parallèlement la conclusion de 1955 et ses fondations de 1939-40. La narration souffre un peu de dialogues très écrits et de rebondissements capillotractés (comme ce ciel bouché et orageux qui apparaît et disparaît comme par enchantement en un seul vol), mais tout cela reste entraînant et équilibré, entre drame et comédie. La vraie faiblesse, c’est la construction des personnages : l’opposition père alcoolique et castrateur – fils brillant et étouffé semble tirée d’une version pour adolescents de l’Introduction à la psychanalyse, tandis que les féministes apprécieront sans doute le message sous-jacent de la rencontre entre le héros et sa future épouse : si une femme dit « non », insistez jusqu’à ce qu’elle change d’avis.

Les frères Nowak #1
Les frères Nowak #1

Le scénario se déroule dans les années trente, mais nous ne sommes plus dans les années trente :
on ne peut plus laisser entendre à un public actuel que peloter, puis harceler une bibliothécaire est une méthode de séduction normale.

Aux pinceaux, on retrouve Olivier Dauger, que vous connaissez désormais bien. Son trait « à la Jacobs » et ses couleurs épurées fonctionnent parfaitement, tant dans les années 1930 qu’en 1955. On peut reprocher quelques étrangetés techniques (les hélices du De Havilland Comet changent de sens de rotation entre la page 37 et la page 38), mais l’esthétique ravira les amateurs de bandes dessinées classiques.

Bien construit et entraînant dans la forme, le récit souffre donc de personnages artificiels, caricaturaux et aux relations aussi subtiles qu’un tweet de Donald Trump. Il pourra tout de même séduire les fans de graphisme traditionnel et de scénarios à rebondissements…

Franck Mée


48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
0,500 kg

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Éditions Paquet

ISBN 978-2-88890-800-5

14 €