Écrit à cinq mains, voici un travail néanmoins homogène dont la première partie (sur une quarantaine de pages) fait le point sur la question du combat aéromobile. Organisation de l’ALAT et regards sur l’engagement en Afrique ou considération plus générale au sein des forces armées, coup de projecteur sur la doctrine russo-soviétique et ses évolutions (il manque un alter-ego côté américain bien que plusieurs allusions y pourvoient de façon disséminée) ainsi que trois chapitres sur l’état actuel de la question de l’hélicoptère au combat dressent un tableau complet du contexte et de ses perspectives.
Viennent ensuite les études de cas, sur quatre à cinq pages pour chacun des seize appareils considérés*, que l’appareil soit à peine en service et peu commandé ou qu’il soit (tels l’AH-64 Apache ou le Mil Mi-24/35 Hind) avec une très longue et très riche histoire. Il s’agit d’ailleurs de descriptifs, avec au besoin un bref regard sur l’évolution en quelques grands traits, l’espace étant davantage dévoué à l’iconographie, essentiellement par clichés des services de presse des fabricants ou des forces armées. Belles vues des préséries et/ou lors de salons, voire en action lors d’entraînements (tirs inclus), mais rarement dans le feu de l’action d’opérations conflictuelles. De la belle image qui accapare deux-tiers à trois-quarts de l’espace avec de courts textes disant l’essentiel, auxquels s’ajoutent de petits encadrés de descriptifs techniques. On notera que certains sont parfois surprenants pour des cellules très proches (les deux dérivés du Dauphin, le KAI LAH et Harbin Z-9 ont ainsi des vitesses maximum différentes de 70 km/h … Nul doute que l’une n’est que la vitesse opérationnelle alors que l’autre est la vitesse absolue cellule « nue », mais c’est bien ainsi que les constructeurs vantent leurs produits respectifs.
La première partie avec les articles d’étude constitue une bonne approche du sujet. Pour la seconde, le panel est étoffé mais on s’étonnera que Bell ne soit représenté que par l’AH-1Z Viper (sans allusion au Sea Cobra ou à l’AH-1Y encore en service dans de nombreuses forces armées) et que soient absents les cellules dérivées d’appareils purement transport telles les versions armées des Mil Mi-8 et Mi-17 ou l’Agusta A109BA ; les premiers sont une adaptation très musclée (6 points d’emport pouvant accueillir soit des paniers à 16 roquettes de 57 mm, soit des missiles anti-char 9M17 Phalanga / AT-2 Swatter ou anti-aérien) encore très présents sur les continents africain et sud-américain, en Inde … et au sein des forces russes ; le second, à l’histoire pour le moins mouvementée (et d’ailleurs sur le retrait) étant l’hélicoptère antitank de la Belgique. L’un et l’autre répondent pourtant à la même philosophie que le KAI LAH exposé dans l’ouvrage et toujours à l’état de prototype. Cette question d’arbitrage qui se retrouve dans nombre d’ouvrages cataloguant des matériels est toujours délicate à trancher si l’on veut contenir le prix d’un ouvrage et celui-ci -notamment vu sa solide couverture cartonnée et pelliculée reste abordable.
Par son iconographie sélectionnée avec soin et ne négligeant pas dans la première partie les vues détaillées d’équipement (casques, viseurs, équipements voire armements) de certains aéronefs, voici un livre bienvenu pour faire le point sur une arme indissociable des combats de tous les engagements récents et actuels et, comme bien exposé, en pleine évolution.
François Ribailly
128 pages, 21 x 29,7 cm, relié
346 photos essentiellement en couleurs (quelques unes en N&B pour l’évocation historique)
0,830 kg
* Un dix-septième, l’Agusta-Westland Apache, n’est évoqué que par un cliché légendé par ses spécificités le distinguant de l’AH-64 auquel il est rattaché.
NDLE : Cet ouvrage est la forme reliée du Hors-série N°1 de Défense Expert