En 1996, l’ARDHAN publiait « les insignes des formations de l’Aéronautique navale 1917-1996 », sous la plume d’Yves Gouriten. En 200 pages, l’auteur recensait la totalité des insignes portés sur les aéronefs mis en œuvre par la Marine, composant ainsi un catalogue référencé, chronologique et très illustré, un ouvrage alimenté aux meilleures sources. Toutefois et du fait de son sujet, cette publication ne couvrait pas les formations aéronavales n’ayant pas fait figurer leur insigne sur un avion ou un hélicoptère, telles les bases d’Aéronautique navale et autres services à terre ; les nombreux changements intervenus depuis près de 30 ans y étaient forcément absents, également.
Henri Marty complète ainsi avec brio l’ouvrage d’Yves Gouriten puisque son étude recense la totalité des insignes métalliques de l’Aéronautique navale, couvrant ainsi toutes les unités de l’arme, navigantes ou non. A l’instar de la publication de 1996, l’intérêt du présent ouvrage est bien plus large que pour un simple catalogue pour collectionneurs, son titre étant quelque peu réducteur : pas moins de 85 notices retracent succinctement l’histoire de chaque unité à travers ses stationnements, ses opérations et ses matériels. Le patrimoine de tradition de chaque formation est traité complètement, avec ses insignes successifs, officiels ou non, son fanion présenté avers et revers, images couleur à l’appui. Reprenant également le principe de l’ouvrage précédent, des photos montrent l’insigne de l’unité porté sur un type d’appareil caractéristique ayant doté la formation. Douze pages sont aussi consacrées aux insignes de spécialité portés par les hommes et femmes de l’Aéronautique navale.
Cinq annexes complètent utilement les quelque 350 pages qui les précèdent : un tableau permet de retrouver une formation par sa dénomination, un autre donne les références d’homologation des insignes, six autres pages constituent un guide des différents fabricants d’insignes métalliques.
On pourra regretter une mise en page quelque peu « scolaire » (avec en contrepartie, l’avantage d’un texte aéré et agréable à parcourir), des images d’insignes parfois détourées, parfois pas, des coquilles typographiques (mais n’altérant pas le fond) et une qualité de papier qui sert parfois mal certaines photos anciennes et rares (tel un planeur Nord 2000 de l’Escadrille 11S !). Ne boudons pas notre plaisir pour si peu : avec un prix modique, sous une forme très pratique à consulter (ouvrage broché), on tient là un nouveau livre essentiel, que tout historien militaire, collectionneur d’insignes et surtout, amateur des Marins du ciel, doit absolument posséder dans sa bibliothèque.
Bernard Palmiéri
362 pages, 21,5 x 27 cm, 1,175 kg, couverture souple.
Nombreuses photos couleur et noir & blanc