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Les perroquets de l’harmattan

ou les aventures d’un pilote de brousse en Afrique
Jean-Louis Tartevet

Dans les années quatre-vingts, Jean-Louis Tartevet a été pilote de brousse en Afrique. Il travaillait pour une petite compagnie basée à Manantali, au Mali, près d’un camp destiné à héberger les ouvriers d’un chantier pharaonique, la construction du plus grand barrage hydroélectrique de l’Afrique de l’Ouest. Il nous raconte ses souvenirs à partir du fil rouge d’une mission particulièrement périlleuse, l’évacuation sanitaire d’un blessé grave, à la limite du rayon d’action de son appareil et dans une tempête de sable soulevée par l’harmattan, terrible vent local.

Un peu à la façon d’un Saint-Exupéry dans « Pilote de Guerre », au fil de 24 chapitres, l’auteur nous raconte la mission de ce jour-là, et laisse au gré de chacun de ces chapitres voyager ses pensées pour nous raconter d’autres péripéties de vol, principalement en Afrique, dans les Antilles ou en Amérique du Sud. Cela donne parfois l’impression de se disperser un peu, mais le passage au chapitre suivant nous ramène vite au vol sanitaire qui est la toile de fond de l’histoire.
La comparaison avec Saint-Exupéry n’est pas fortuite, car une citation du grand écrivain est affichée en avant-propos, et une référence, précisément à « Pilote de guerre », est donnée page 24. Mais l’être humain, ici, est plus proche de sa machine. S’il nous la présente également comme un robuste instrument au service des hommes, on sent l’affection qu’il a eue pour son Britten-Norman BN-2 Islander.

Le récit principal et toutes les divagations annexes sont aussi de jolis prétextes pour nous parler de sa vie au Mali. L’auteur nous prévient : « Je ne connais personne qui aime un peu l’Afrique. C’est tout ou rien. On en tombe amoureux, ou on la rejette violemment.  » En lisant ses textes, vous vous prenez à l’aimer avec lui. Vous retrouvez, ou vous découvrez, l’intérêt du chèche, les pistes en latérite, la puissance des odeurs, les rustiques avions-cargos, les carafes d’eau au goût de terre maintenues fraîches au fond des cases, les décollages de nuit à la lueur des phares d’une auto, le guidage avec un lointain radiocompas et les liaisons radio en HF, le « bor-bor », les trajets en passager sur le porte-bagages d’une mobylette, « l’amou-qui-passe », le plein à la pompe « Japy » et à la peau de chamois, les épées « takouna » des Touaregs…
Et, à défaut de raton-laveur, des perroquets et une chevrette qui sert de bouc-émissaire.

Au point de vue iconographie, pas de photos ici, mais des illustrations en crayonné de tons de gris, réalisées par Vincent Tricot.

Tout cela a beaucoup de charme, et à défaut d’un « vol pour Arras », vous sortirez de ce « vol pour Goundam » avec l’impression d’avoir vécu vous-même pendant un moment l’existence d’un pilote de brousse au Mali.

Jean-Noël Violette


272 pages, 15 x 23 cm, broché


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En bref

Jean-Louis Tartevet autoéditeur

ISBN 978-1-53775-850-3

12,50 €