Celui qui un jour a dit que « la peinture à l’huile c’est plus difficile, mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau » est une ganache mal dégrossie. En effet, quoi de plus adapté aux éléments fluides, l’air et l’eau, que la transparence de l’aquarelle ? Cet art difficile, bien plus ardu qu’on ne l’imagine*, Jean Bellis y excelle et son pinceau restitue la dimension poétique qui sied à des représentation de scènes aéronautiques.
J’avais déjà été enthousiasmé par le passé par deux fascicules à l’italienne, premiers volumes d’une collection qui finalement ne vit hélas pas le jour, et où Jean Bellis avait mis son talent au service des hydravions. C’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé notre aquarelliste au Salon du livre du festival « Des étoiles et des ailes », à Toulouse en novembre 2012. Jean Bellis m’avait alors présenté la maquette d’un projet prometteur, aux Éditions Cépaduès.
L’idée en est simple : une publication oblongue, au format 30 x 15 cm, sur un papier de très fort grammage, où des appareils de pionniers sont représentés en situation, en regard d’un texte explicatif. Sont-ce les textes de Jean Molveau qui commentent les aquarelles de Jean Bellis ou bien les aquarelles de Jean Bellis illustrent-elles les textes de Jean Molveau ? On ne s’interrogera pas trop, la complémentarité étant parfaite. Précisons que ces explications sont plus que bienvenues : indispensables. En effet, si nombreux seraient ceux qui, même dans le « grand public », reconnaîtraient l’Éole de Clément Ader ou le Blériot XI de la traversée de la Manche, cela se serait vite corsé avec les Borel, Deperdussin, Avro Triplane et autres Coanda.
À la fois livre d’art et ouvrage documentaire, Les pionniers de l’Aviation est un hommage réussi à ces « merveilleux fous volants » qui, les premiers, parvinrent à donner des ailes aux hommes. Si la rigidité du papier permet (et c’est sans doute son usage le plus adapté) d’exposer les œuvres de Jean Bellis sous forme de chevalet, les plus enthousiastes profiteront du prix modique pour s’offrir un second exemplaire à partir duquel ils pourront confectionner de délicats sous-verre.
Quoiqu’il en soit, ce « beau livre » étant porteur d’une mention « Aérocollection », on peut se laisser aller à suggérer d’autres sujets. Pourquoi pas un retour aux hydravions ?
Philippe Ballarini
40 pages, 30 x 15,5 cm, reliure mécanique (« Wire’O »)
* L’auteur de ces quelques lignes n’a jamais compris qu’autrefois on se soit entêté à faire pratiquer la difficile aquarelle aux tout-petits.
– Les autres ouvrages de cette collection.
L’éditeur Cépaduès propose pour cette Aérocollection un élégant coffret.
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Cépaduès
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Cépaduès