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Les T-33 & RT-33 aux couleurs françaises

Jean-Jacques Petit

La Seconde Guerre mondiale était à peine terminée qu’une autre, la Guerre froide sournoise et durable, allait se faire jour et durerait un demi-siècle. L’Occupation avait mis la France en position de retardataire en termes de technologie aérienne, malgré les efforts de certains avionneurs pour continuer leurs recherches dans la clandestinité. C’est dans les conditions que les USA, soucieux de voir un « bloc occidental » se constituer face à la « menace rouge », apportèrent leur soutien technique à la France par la livraison d’appareils modernes.

Le T-33 (T-Bird) était dérivé du P-80, premier appareil à réaction américain réellement opérationnel : du chasseur monoplace P-80 Shooting Star, les techniciens de chez Lockheed firent un biplace d’entraînement qui connut un immense succès. C’est cet appareil qui fut livré à la France à partir de 1951… et qui fait l’objet de cette étude.

Jean-Jacques Petit détaille avec précision la carrière des T-Birds français en unités, de l’École de Chasse Christian Martell de Meknès (le Maroc fut protectorat français jusqu’en 1956) au CIFAS* et à l’opération Pégase, étude d’une aile supercritique épaisse.

Ce livre est un OVNI dans l’édition aéronautique. D’une réalisation qui est au niveau des professionnels, il est vendu 13 €, prix que l’on pourrait qualifier de ridiculement bas au regard de la valeur documentaire de l’ouvrage. Et l’on peut faire confiance à Jean-Jacques Petit : zéro remplissage ! Chaque centimètre carré de papier est utilisé (sans toutefois donner l’impression que ce livre a été rempli au chausse-pied) ; pas de « triche » avec des tailles de caractères un peu grandes ou des interlignes passés « à la gonflette ». C’est dense et riche, sans bla-bla oiseux, mais assorti de quelques témoignages bienvenus.

Côté iconographie, nous sommes à deux doigts de la perfection : la plupart des photos en noir et blanc font la largeur de la page. Elles sont nombreuses, pertinentes et variées, mais ne transforment pas ce livre en album ; elles sont bien là pour illustrer le texte, assorties de légendes détaillées. On trouve aussi dix pages de photos en couleur, clichés sans retouche de la balance des couleurs. Cet ouvrage ne serait pas ce qu’il est sans les 24 profils signés Jean-Jacques Petit, répartis sur 6 pages.

Ceux qui connaissent un tant soit peu l’auteur (ou qui ont fait l’acquisition des autres volumes édités par l’APPA) connaissent son proverbial sérieux, gage de qualité. Alors, les ouvrages de l’APPA, des OVNI éditoriaux ? Sans doute un peu dans le même esprit que ceux de l’ARDHAN. Disons-le tout net : Jean-Jacques Petit aurait pu gagner de l’argent avec cette collection dont ce volume est le cinquième. Il a préféré diffuser par le biais d’une association qui porte bien son nom**, sans en tirer un centime. « Pour la gloire ». Il faudra bien qu’un jour l’Aérobibliothèque se fende d’un coup de cœur pour ces auteurs désintéressés qui mettent bénévolement leur savoir et leur travail au service de l’Histoire des ailes françaises.

Chapeau, Monsieur Petit !

Philippe Ballarini


60 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple


*CIFAS : Centre d’Instruction des Forces Aériennes Stratégiques
**Association pour la Préservation du Patrimoine Aéronautique

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