Cet ouvrage représente un bel effort pour tenter de démêler un écheveau dont on peut se demander si on parviendra un jour à sortir du sac de nœuds que représente le décompte des victoires de la chasse française de 1940. Bel effort sans doute, mais sujet périlleux tant le thème est d’une rare complexité et sujet à de vives polémiques. Entre un ciel vide d’avions français, ainsi que le fit courir une rumeur d’ailleurs savamment entretenue par le régime de Vichy, et les 1000 victoires dont on parlera plus tard, la marge est vaste et non exempte de chausse-trappes.
Pour cette raison, l’auteur, titulaire d’une maîtrise en droit, expose dans un long avant-propos la nature de sa démarche et les processus d’homologation des victoires. Nous sommes bien loin des « 1000 victoires » revendiquées, puisque l’auteur s’en tient strictement aux 245 avions homologués par l’armée de l’Air, sans comptabiliser les appareils qui, en raison de la tourmente, n’ont pas été pris en compte, mais en effectuant des rapprochements entre les revendications des pilotes français et les pertes de la Luftwaffe.
L’accent est mis sur la césure entre la bataille de Belgique et la bataille de la Meuse, chacun de ces deux « épisodes » étant détaillé jour par jour. Le texte est sous-tendu par des rapports et témoignages de pilotes, tant français qu’allemands et chaque journée se clôt par un tableau présentant les avions revendiqués, les probables et les homologués. On trouvera en annexe un imposant tableau de concordance entre les revendications françaises et les pertes de la Luftwaffe, un précieux index et un tableau présentant les pilotes tchèques présents dans l’aviation de chasse française.
Le Tome 2 s’attache à la période suivante, du 16 mai au 4 juin, et le Tome 3 à celle qui s’étend du 5 au 24 juin.
Philippe Ballarini
206 pages, format A4, couverture souple
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