Nous vous présentons aujourd’hui un livre « U.L.M. » plein d’Ultra-Légères Mémoires (300 g pour 110 pages)…
Après une préface passionnante de Michel Colomban, père entre autres du Cri-Cri, Gabriel Gavard, l’auteur, nous présente une ode aux appareils volants minimalistes. Gabriel Gavard n’est pas un inconnu pour les habitués de l’Aérobibliothèque. Chaque mois vous pouvez retrouver son éditorial dans Aviasport. Il nous est rappelé qu’outre ses fonctions journalistiques il est également pilote et fut importateur d’avions et d’U.L.M. mais également constructeur amateur et militant associatif pour les aéronefs en kit.
Une ode, disions-nous, parce que l’auteur commence par huit pages consacrées à démontrer que les premiers appareils volants auraient pu correspondre à ce que nous appelons aujourd’hui des Ultra-Légers-Motorisés, dans l’esprit des Demoiselle de Santos-Dumont. L’idée est plutôt sympathique, mais le procédé a ses limites quand la métaphore tourne au slogan anachronique.
« Sur une vingtaine de machines capables de voler en 1907, les deux-tiers sont ULM. »
« Après 1918, l’ULM revient pourtant au catalogue des industries d’aviation… »
« C’est aux commandes d’ULM que débute Amelia Earhart, et que Maryse Bastié comme Raymond Delmotte confirment leurs talents. »
« Avec ses ULM, Henri Mignet libère le fol espoir du vol à la portée de tous… »
Puis, au fil des 46 doubles pages restantes, Gabriel Gavard nous présente un florilège de machines parfois indissociables de l’histoire de l’aviation, d’autres fois simplement intéressantes à découvrir. Sur la page de gauche, un texte introduit une époque, un pays ou un thème. En relation avec ce sujet, cinq machines sélectionnées sont illustrées sur la page de droite, par une photographie, hélas assez petite mais format ultra-léger oblige, et par un court texte reprenant les vols qu’elles ont permis à de réputé(e)s pilotes. Un tableau résume en bas de page gauche les principales caractéristiques de ces appareils.
On referme ce petit livre avec le plaisir d’avoir fait un agréable voyage dans le temps, accrochés à quelques (kilo-)grammes de légèreté dans un monde de brutes.
On le referme également sur ce qui pourrait être un mystère, le sous-titre : « Les avions ultralégers, des précurseurs à 1982 ». Pourquoi donc 1982 ? En avançant dans la lecture, on se demande pour quelle raison cela va s’arrêter à ce millésime (ce qui n’est d’ailleurs pas rigoureusement exact, puisqu’on trouve mentionnés les Visa-Pou, Balerit et Solair de 1983, le Lacroix 2L2 de 1985, le Dmitriev X14 de 1986, le Daedalus de 1987, le Midget Cordouan de 1998 ou le Choucas de 1998). Le livre se termine en fait sur la course Londres-Paris de 1982, comme si cet événement marquait l’avènement d’une nouvelle ère, plus sage que celle des pionniers.
Renseignements pris auprès du directeur de la collection Aérofocus chez Cépaduès, cet opus devrait être le premier volume d’un ouvrage en deux tomes, et un second devrait suivre. C’est une excellente nouvelle, et nous l’attendrons impatiemment !
Jean-Noël Violette
110 pages, 17 x 24 cm, broché