La bataille de Leyte est connue comme étant une opération majeure de la guerre du Pacifique, un virage important où les forces américaines reprirent pied dans les Philippines perdues en 1942. Elle sonna le glas de la marine de guerre impériale et le début de la fin pour le Japon. Les combats durèrent deux mois et demi à la fin de l’année 1944 et consistèrent en fait en plusieurs batailles et non une seule. Inutile de préciser la complexité du sujet. Aussi n’était-il pas envisageable de traiter de l’ensemble du sujet dans un unique album ; seule est donc évoquée la période-clé du 24 au 26 octobre.
Le « scénario » est vu alternativement selon les deux points de vue américain et nippon. De la même manière, comme il s’agit d’un débarquement amphibie, le cadre est parfois terrestre, aérien et maritime. Cette trame n’est pas vraiment d’une infinie clarté, même si les faits les plus marquants — comme la première attaque kamikaze « officielle » — sont représentés. Il s’agit donc d’ne évocation à grands traits plutôt qu’une narration précise. Une bande dessinée comme celle-ci n’est certes pas un précis historique des combats : ce n’est pas sa fonction. Elle permet néanmoins de faire connaissance avec un événement primordial de la Seconde Guerre mondiale — comparable à Stalingrad ou à Koursk sur le théâtre d’opérations européen — et était indispensable dans la collection [Les grandes batailles navales->] menée par Jean-Yves Delitte chez Glénat. Ajoutons que le sujet de la guerre du Pacifique étant généralement méconnu du « grand public », un album tel que celui-ci est le bienvenu.
Le dessin de Jean-Yves Delitte et la mise en couleur de Douchka Delitte sont sans reproche. Les avions et les navires sont dessinés avec exactitude et nous n’avons pas relevé de ces erreurs de perspective qui sont fréquentes en bande dessinée. Graphiquement, on ne discutera pas des goûts et des couleurs : comme d’habitude, les visages ont peut-être des traits un peu trop marqués, voire caricaturaux. Mais avouons-le : c’est de fort peu d’importance et ne nuit pas vraiment à l’intérêt de l’album.
Ajoutons à cela un conséquent dossier complémentaire de sept pages, revenant en profondeur pour les plus curieux sur les tenants et aboutissants de cette plus grande bataille navale (et aéronavale) de l’Histoire.
Philippe Ballarini
56 pages, 24,2 x 32,2 cm, relié
0,600 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Glénat
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© Éditions Glénat
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