Il y avait longtemps que nous n’avions pas vu paraître une « histoire de l’aviation » sous la forme d’un « beau-livre ». L’éditeur Gründ a eu la bonne idée de donner une seconde vie à un ouvrage fort sympathique paru en 2009… en le simplifiant néanmoins quant à la forme. En effet, à propos de l’édition précédente de L’histoire de l’aviation, nous écrivions :
« Ce qui fait l’originalité de cet volume, c’est la présence de nombreux fac-similés de documents d’époque, insérés dans des pochettes que l’on découvre au fil de la lecture. Citons par exemple une lettre de Wilbur Wright à Chanute, la première page du Matin du 26 juillet 1909 (Blériot sur la Manche), le procès-verbal du Prix Raymond Orteig (Lindbergh), un extrait du « pilot flying log book » d’un pilote de la RAF, d’anciennes plaquettes publicitaires de compagnies aériennes… L’éditeur a eu la riche idée d’inclure un fascicule contenant la traduction de ces documents lorsque les originaux étaient en anglais. »
Ces petits « accessoires éditoriaux » ont disparu. C’est un peu dommage, car ils étaient d’un intérêt certain, ne manquant pas d’attirer l’attention du néophyte ou du jeune lecteur. Ceci étant, il serait dommage de bouder ce livre qui conserve la qualité habituelle de Gründ, chez qui un « beau-livre » est effectivement un beau livre : le façonnage est particulièrement soigné, le papier couché de fort grammage ne laisse aucune place à une quelconque transparence, l’impression est du registre de l’excellence*.
Le texte originel, de Carl Warner et Stephen Woolford, n’a guère varié et l’orientation anglo-saxonne du livre est assez peu perceptible, à quelques menus détails près*. L’ouvrage jouit d’un bel équilibre et il s’avère judicieusement construit autour d’un sommaire pertinent. L’adaptation française d’Emmanuel Pailler ne laisse pas percevoir l’origine anglaise du texte et nous n’avons pas relevé de ces incohérences qui émaillent parfois certains livres traduits.
L’édition précédente s’arrêtait à la guerre du Vietnam et à la course aux étoiles. Un « rafraîchissement » s’avérait nécessaire pour une nouvelle édition. On doit les chapitres additionnels à Gérard Feldzer et à Michel Polacco (qui ne sont pas précisément des lapins de six semaines) : Forces aériennes modernes, les « hommes volants », le monde moderne et l’aviation. Notons avec plaisir que l’index (sur 4 pages) est maintenu. Bref, pour un tout petit peu moins de 30 €, un ouvrage qui, sans être un prodige, s’avère une base fort acceptable, de mise en page élégante et d’excellente facture.
Philippe Ballarini
* Nous notons avec plaisir que l’ouvrage a été imprimé en France (Ppo Graphic – Palaiseau).
* Quelques (maigres) lignes sur le premier kilomètre en circuit fermé, l’événement qui marquait le véritable début de l’aviation pilotée, c’est un peu ladre au regard de deux pages consacrées à Cailey, ici pompeusement baptisé « père de l’aviation ».
160 pages, 24,5 x 28,5 cm, relié
1,262 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Gründ
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Gründ
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© Éditions Gründ