Il est évident dès l’ouverture de ce livre que David Delfosse a effectué un important travail de recherche pour obtenir la matière première de ce livre consacré à l’équipage d’un bombardier américain tombé sur le territoire du département de l’Aisne le 30 décembre 1943. Il n’a pas ménagé sa peine pour retrouver les acteurs de cette épopée, ou tout le moins les traces écrites qu’ils ont laissées, les familles, les documents d’archive en France, en Belgique et aux États-Unis principalement.
Le côté touffu et la mise en page font penser à un travail en autoédition, bien qu’il s’agisse a priori d’un livre émanant d’une maison d’édition. L’ouvrage est découpé en une succession rapide de courts chapitres à la fois thématiques et chronologiques. L’iconographie est partagée entre les photographies liées aux personnages et à quelques avions (achetées sur internet…), et surtout des images fort intéressantes du B-17G « Sarah Jane » en vol et surtout après sa chute à Wimy dans l’Aisne, ainsi que de nombreuses pages d’archives (extraits de Missing Aircrew Report, de rapports d’évasion, lettres diverses, documents militaires). La majorité de ces derniers sont malheureusement assez mal reproduits, et dans un format trop petit, obligeant à les lire à la loupe. En fait, il semble que l’auteur ait voulu publier l’intégralité des documents qu’il a rassemblés, ce qui finalement nuit à la fluidité de la lecture.
Il manque également une relecture, à la fois pour améliorer le style en français (un mot manquant, des phrases sans verbe, d’autres dont on ne comprend pas bien le sens). C’est particulièrement vrai pour certaines phrases que l’on sent venues de l’anglais et traduites par une machine. On trouve aussi des erreurs de traduction et des incompréhensions des notions spécifiques à l’aviation militaire de l’époque. C’est mineur, mais le lecteur connaisseur et exigeant pourra tiquer.
Ce livre permet de comprendre la constitution d’un équipage de bombardier américain, les trois missions de guerre qu’il a accomplies, puis l’atterrissage forcé en France occupée. Là, le récit bascule sur l’exercice, difficile, de la narration des tumultueux trajets de ces aviateurs évadés, avec la mort de l’un des leurs et la capture suivie d’une captivité éprouvante pour un autre. Il se dédouble d’une relation des nombreux groupes de Résistance et filières d’évasion qui sont entrés en jeu. C’est un exercice périlleux, et David Delfosse s’en sort honorablement, malgré les défauts déjà évoqués plus haut.
Jocelyn Leclercq
208 pages, 18 x 26 cm, couverture souple
1,115 kg
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Delattre
Avec l’aimable autorisation de © Éditions Delattre
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