1953. À Moscou, on pleure Staline, pendant que se joue une guerre d’influence avec les États-Unis à l’échelle mondiale. Entre autres terrains de cet affrontement indirect : l’Éthiopie, où Haïlé Sélassié mène une campagne de modernisation rapide en refusant soigneusement tout alignement sur l’un ou l’autre géant. Or, c’est précisément là que Bessie recherche ses ancêtres tout en multipliant les petits boulots, avec son mécanicien et leur vieil hydravion. Pour les services secrets soviétiques, une pilote américaine qui a pris ses distances avec l’oncle Sam et voyage relativement librement du Soudan au Kenya serait un atout…
Après un premier diptyque coécrit par Djian et Saint-Dizier, celui-ci laisse la place : c’est le bien connu Patrice Buendia qui participe cette fois au scénario, toujours avec Djian. La tonalité change donc naturellement, avec un récit plus orienté vers l’espionnage et la géopolitique. La narration reste entraînante, mais s’adresse peut-être à un public plus adulte, à même d’apprécier le contexte historique plus présent. Pour sa part, Bessie poursuit son évolution : elle mûrit (quatre ans ont passé) et ses relations avec Max changent peu à peu.
Vincent assume son goût pour les appareils rarement représentés, comme le Sikorsy S-38 et le Bell P-59 Airacomet…
Le coup de crayon de Vincent est toujours une réussite totale, avec des personnages expressifs, des avions justes et variés et une mise en page dynamique. Son style évolue subtilement et s’éloigne un peu de Loisel, tout en restant fidèle aux canons de la série.
Ce troisième tome s’achève sur un « cliffhanger » un peu abrupt ; mais celui-ci mis à part, ce nouveau cycle s’annonce passionnant et relance efficacement la série.
Franck Mée
56 pages, 24 x 32 cm, cartonné, 675 g
24 x 32 cm, cartonné
La collection « Liberty Bessie »
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Glénat
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Glénat
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Glénat