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Livret d’aéronautique

Préparation au BIA
Joël Moulinet

Si le BIA (1) avait pratiquement disparu de la circulation (aérienne) il y a deux décennies, le regain d’intérêt pour cet examen a permis le fleurissement ces dernières années de multiples ouvrages de formation et de préparation à ces épreuves. Et le phénomène semble s’accentuer, que ce soit chez Cépaduès, habitué de la chose, ou chez d’autres éditeurs. Aussi quand une nouvelle parution paraît sortir des chemins battus, il convient de s’y intéresser, si possible avec un esprit ouvert et un œil neuf.
Certes, il est difficile de le faire sans apriori pour ce Livret d’aéronautique en lisant l’introduction de Joël Moulinet. Mais après tout si l’auteur a une meilleure connaissance de l’environnement de Xplane ou de Flight Simulator que des terrains d’aviation (2) ou ignore qu’une grande partie de l’enseignement du BIA n’est pas fait par des professeurs de collège ou lycée mais par les formateurs des aéro-clubs (3), sa méthode est-elle peut-être de qualité ?

La particularité de ce manuel est d’avoir recours à des QR-codes (27 au total). Comme les deux premiers chapitres (Étude des aéronefs et des engins spatiaux – Aérodynamique, aérostatique et principes du vol) ne comportent pas de cours à proprement parler, ou de manière assez superficielle sur quelques points, mais commencent directement par des questions (remplir des cases à trous), on se dit qu’il s’agit d’une méthode pédagogique moderne, où l’on n’enseigne pas vraiment mais où l’on pousse l’élève à effectuer lui-même ses recherches en « co-intervention » (sic). Pour les deux chapitres suivants (navigation, réglementation, sécurité des vols – Météorologie et aérologie) cela commence heureusement par un peu plus de contenu de formation.
Alors on se rassure en songeant aux QR-codes présents. Peut-être nous amènent-ils les cours et les compléments que l’on cherche ? On s’inquiète un peu en se demandant ce qu’il adviendra des élèves ou autres lecteurs n’ayant pas de smartphone ou n’utilisant pas les QR-codes. Mais allons-y, testons le système…
Résultat du test : la plupart de ces codes permettent d’accéder… à une simple copie de la page que l’on est en train de lire dans le livre, sans plus autres renseignements. D’autres nous mènent à de petits exercices d’objets à relier entre eux, d’associations de termes et d’images, ou de question (au singulier) d’une extrême facilité (4). Un seul, le 11e , page 47, nous amène à une petite vidéo pédagogique sur les forces en vol.
Nous voilà rassurés, les QR-codes n’ont ici qu’une grande utilité, c’est de « faire moderne ».

Chacun des grands chapitres se terminent par un petit questionnaire typique de l’examen (QCM à 4 réponses). Le fait que certains sujets ne soient pas traités auparavant (5) peut laisser le lecteur novice un peu perdu. Mais l’auteur se rattrape en faisant suivre ces questionnaires de corrigés-types avec explications.

Il est deux domaines où cet ouvrage s’avère convaincant. C’est tout d’abord le cinquième chapitre traitant de l’histoire de l’aéronautique et du spatial, clair et assez complet, auquel viennent s’ajouter de nombreux petits encarts historiques disséminés au fil des autres chapitres. À jour de 2020, on y parle même de Thomas Pesquet, d’Egon Musk et de SpaceX. C’est ensuite un bon support pour ce qui est du travail du sixième sujet de l’examen, optionnel celui-là, l’anglais aéronautique. On trouve régulièrement des listes de vocabulaire, et un petit chapitre de révision final.
On pourrait ajouter un attrait supplémentaire extra-aéronautique pour les profs de maths, des pans entiers de l’ouvrage leur sont consacrés pour des exercices et des applications numériques. Ces passages sont repérés par un logo spécial.

On peut donc globalement conseiller cet ouvrage, avec les réserves que nous avons émises :
– aux enseignants de mathématiques, comme nous venons de le voir ;
– à tous, pour travailler de manière synthétique le chapitre concernant l’histoire ;
– à celles et ceux qui vont choisir l’option facultative d’anglais ;
– de manière générale à tous les candidates et candidats au BIA ou au CAEA (6) ; c’est un bon ouvrage de révision après que l’on ait acquis les connaissances de bases avec d’autres sources.

Et disposer d’un smartphone n’est pas indispensable…

Jean-Noël Violette


Table des matières :
– Chapitre 1 : Étude des aéronefs et des engins spatiaux
– Chapitre 2 : Aérodynamique, aérostatique et principes du vol
– Chapitre 3 : Navigation, réglementation, sécurité des vols
– Chapitre 4 : Météorologie et aérologie
– Chapitre 5 : Histoire et culture de l’aéronautique et du spatial


192 pages, 17 x 24 cm, broché, couverture souple



Notes :
1 – Brevet d’Initiation Aéronautique
2 – Citons « Pour cela nous utiliserons un axe orienté non pas classiquement vers l’aviation légère, mais basé sur l’aviation commerciale, principalement grâce à l’Airbus A320 qui sera le fil conducteur de ce livre ». Confirmé page 32 par l’affirmation « L’horizon artificiel est l’instrument le plus connu en aéronautique. »
3 – « Il est opportun de proposer des formations BIA encadrées non pas par un enseignant, mais plutôt par une équipe d’enseignants de disciplines variées (mathématiques, anglais, histoire-géographie, sciences physiques, etc.) »
4 – QR-code n°23, on obtient une seule question à choix multiple, portant sur un sujet effectivement traité peu avant : quelle est la température au niveau du sol pour une atmosphère-type ? 0, 10, 15 ou 20° ? C’est léger…
5 – Exemples : autogire, Karman, dispositifs hypersustentateurs, purges de la visite pré-vol, double allumage…
6 – CAEA : Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Aéronautique, le principal diplôme permettant d’enseigner le BIA
7 – NDLA complémentaire : On ne peut pas dire que la déclinaison magnétique varie seulement de +/-5° selon le lieu considéré, sans préciser que cela n’est valable que pour la France métropolitaine.. Près du pôle Nord, cela peut aller jusqu’à ± 180°. Un élève d’un lycée français à St Pierre & Miquelon serait déjà… déboussolé.

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Cépaduès

ISBN 978-2-36493-854-0

26 €