Le Lockheed Constellation demeure le quadrimoteur de transport le plus racé qui ait jamais pris l’air. Synonyme d’élégance et de luxe, il sillonna les routes aériennes du monde entier, sonnant le gras des grands paquebots, jusqu’à ce que le Boeing 707 relègue ses hélices au rang d’antiquités. Mais, ainsi que le fait bien percevoir cet ouvrage, peut-on parler « du » Constellation ? Si le plus grand nombre, en France, garde essentiellement en mémoire les superbes Starliner d’Air France, les Connie furent déclinés en plusieurs versions différentes, civiles ou militaires.
Développés sur la demande expresse de Howard Hughes pour la TWA, la première mouture, le L-049, eut une descendance enviable dont toute la variété apparaît de façon à la fois organisée et attrayante dans l’ouvrage de Dominique Breffort qui s’est manifestement appliqué à concevoir un ouvrage aussi complet que possible dans un unique volume, retraçant l’histoire des Constellation depuis la genèse des C-69/L-049 jusqu’aux Super Constellation et Starliner, ménageant des chapitres conséquents aux Constellation de l’USAF et de l’US Navy.
Le Connie étant porteur d’une évidente nostalgie de l’époque des liners à hélices, l’auteur a eu la riche idée de laisser parmi l’abondante iconographie une place respectable à des images publicitaires d’époque, en particulier de très beaux écorchés en couleur donnant une idée « parlante » des différents aménagements intérieurs. Nous avons poussé le vice à « chercher la petite bête » et nous en sommes pour nos frais : les Speedpak sont évoqués, de même qu’on trouvera parmi les profils d’André Jouineau celui du F-ZVMV du CEV, transformé en banc d’essais volant, ou encore des images assez surprenantes des différentes configurations envisagées pour l’avant de l’appareil.
Le Constellation était un avion de charme ; il est bien servi par un livre dont le plumage se rapporte au ramage. Ouvrage bien construit, superbement et richement illustré, dans une mise en page ne manquant pas d’allure et dont la qualité d’impression ne souffre aucun reproche, Lockheed Constellation, de l’Excalibur au Starliner est à même de séduire. En plus des 168 profils qui ne pourront qu’intéresser le maquettiste, on y trouvera également une annexe permettant de différencier de façon précise les nombreuses versions et variantes, ainsi que la production de l’ensemble des Constellation et des tableaux de caractéristiques.
Philippe Ballarini
176 pages, 24 x 32 cm, relié