« À Blagnac tes avions sont plus beaux… », chantait Claude Nougaro
Toulouse, capitale de l’aviation ? Pourquoi pas. Il faut bien admettre que la ville jouit d’un passé aéronautique des plus marqués, en particulier si l’on tient compte de ses proches environs. Yves Marc s’est souvenu que Clément Ader était originaire de Muret, cité toute proche, avant que ne s’enracine celui par lequel la gloire aéronautique vint à Toulouse : Pierre-Georges Latécoère. Voilà le prétexte tout trouvé pour une évocation de « la Ligne ». Mais le passé aéronautique de Toulouse ne se limite pas à Latécoère : c’est également le fief du célèbre avionneur Émile Dewoitine.
Voilà pour le passé lointain. Un passé plus proche fait ressurgir (entre autres) Sud-Aviation et l’élégante Caravelle, mais surtout l’avion de tous les superlatifs : Concorde.
Toulouse, cité d’aviation, est tellement tournée vers l’avenir de l’aéronautique, et ce beau livre magnifiquement illustré le fait bien sentir, en évoquant Airbus à la mi-parcours de ses pages, et enfin l’espace Aeroscopia tant attendu. Nous noterons également la présence de nombreux portraits de personnages ayant joué (ou jouant) un rôle notoire dans l’histoire aéronautique toulousaine.
On se souvient du très agréable Les carnets de vol de Léopold, cosignés des mêmes Yves marc et Sophie Binder : L’odyssée de l’aviation à Toulouse en reprend sensiblement la formule : sont-ce les aquarelles de Sophie Binder qui illustrent les textes d’Yves marc ou est-ce l’inverse ? Force est de reconnaître que les deux se complètent admirablement, l’écriture fluide d’Yves marc se mariant avec les transparences des tableaux de Sophie Binder. Et entre nous, à l’époque des œuvres réalisées à la peinture acrylique par aérographe ou, plus moderne encore, à la tablette graphique, le fin dessin à la plume, la translucide aquarelle, voilà qui laisse un peu de place à la poésie qui sied lorsque l’on parle des choses de l’air.
Un beau livre. Vraiment. Ode à la cité toulousaine, sans nul doute, mais qui par son charme graphique saura séduire au-delà des limites de la région toulousaine.
Philippe Ballarini
160 pages, 30 x 24,5 cm, relié