Ouvrage épuisé
Fascicule à usage local, ce petit livre doit son existence au passage fortuit de l’Oiseau Canari le 16 juin 1928 sur la plage de Mimizan, après que l’appareil ait traversé l’Atlantique Nord. Le vol transatlantique et sa préparation y sont décrits succinctement par l’auteur qui s’attache au séjour de l’équipage à Comillas, sur la côte nord de l’Espagne où il a préféré se poser par crainte de la panne d’essence puis bien sûr aux quelques heures passées dans la station landaise en attendant que du carburant soit amené de Cazaux.
Tout cela ne serait que de l’Histoire locale « très locale », si l’ouvrage ne nous faisait découvrir un aspect surprenant de ce vol historique que Georges Cassagne aurait pu développer. En effet, avec les quelques éléments qu’on peut y trouver, il s’avère que les 5200 km de la traversée ont été parcourus en 29 heures à la vitesse de 180 km/h, en consommant le contenu des réservoirs à la moyenne de 80 litres à l’heure.
Si on considère que la consommation de l’avion allégé n’est que de l’ordre de 60 litres à l’heure, il y cohérent que 400 litres soient préparés à l’escale prévue de Cazaux pour rejoindre Paris : 320 litres sont nécessaires pour une distance d’un peu plus de 500 km. La même quantité est commandée auprès d’un dépôt espagnol pour la première étape vers Cazaux, distant de 300 km, qui nécessite 200 litres. Mais pourquoi l’équipage décide-t-il alors ne prendre finalement que 100 litres ? Les réservoirs sont-ils moins vides que les alertes en vol ne le laissaient prévoir ou bien craignent-ils de décoller à une masse trop élevées de la plage – qui pourtant mesure à peu près un kilomètre ? Qu’est ce que 80 kilos de plus ou de moins pour un avion de 2 tonnes qui peu embarquer 4 tonnes d’essence ? Difficile de connaître la réponse, probablement… On peu considérer que nous avons beaucoup de chance de pouvoir encore admirer l’avion au Musée de l’Air aujourd’hui : il s’en est fallu de peu qu’il termine sa course au milieu des vagues du Golfe de Gascogne !
Un dernier point : l’illustration de couverture est décrite comme la reproduction d’une peinture de Fernand Mauvoisin, instituteur à Mimizan… mais la signature au bas de l’image fait furieusement penser à celle de Paul Lengellé.
Pierre-François Mary
48 pages, 15 x 21 cm, couverture souple
Préface de Christian Plantier, maire de Mimizan