Automne 1944. La base du Gagjeswader 44, perdue dans le ballon d’Alsace et encerclée par les Alliés, est devenue la dernière chance de l’Axe. Adolf Hitler lance lui-même le projet de la dernière chance, qui doit retourner le cours de la guerre : la bombe à Tomik, qui sera larguée sur New York.
Tous les moyens sont mis en œuvre : les concepteurs des Terribles Armes Zecrètes doivent mettre au point un bombardier capable de traverser l’Atlantique ainsi qu’une bombe inédite. Les services de renseignement sont bien sûr mis à contribution : la Gespadpo doit identifier ce fameux Tomik tandis que l’agent 95D file à New York voler l’eau très très lourde nécessaire à la fabrication de la bombe. À moins que l’agent super secret 227 n’arrive à infiltrer la base et à contrecarrer les plans nazis…
L’album de la suite des aventures de Friedrich von Münchhausen, baron Epileptik et deuxième plus grand as de la Luftwaffe, est dans la lignée du premier tome : drôle et plein de mauvais esprit. Il est pourtant peut-être plus déjanté encore : il n’est plus centré sur les gags du baron, des dirigeants dépressifs de la Gagjeswader 44 et des pilotes d’essais syndiqués, mais sur une histoire épique d’espionnage, de police et d’action. Rocambolesque, délirant, agrémenté de jeux de mots et de clins d’œil disséminés çà et là (Dr Folamour, OSS 117, Scarface, King Kong ou même Qui veut la peau de Roger Rabbit ? sont présents à l’appel), le scénario de Fredéric Zumbiehl est donc entraînant et distrayant.
Le dessin de Philippe Abbet, quoique suisse, puise dans l’école belge à gros nez, fluide, dynamique, avec quelques ajouts divers (vous verrez ainsi passer une femme de ménage très « édikienne »). Avions et personnages sont caricaturés en rondeurs — mais non sans finesse — et la mise en pages, fort classique, est réussie : l’ensemble met ainsi marfaitement en valeur le dynamisme du scénario.
Dans l’ensemble, La bombe à Tomik confirme la bonne santé de Luftgaffe 44, série certes limitée du le plan documentaire, mais rythmée, très drôle et fort originale.
Franck Mée
– 46 planches, format 22,5 x 30 cm, relié cartonné.
Les albums de la collection LuftGaffe 44
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