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Ma licence de pilote privé d’avion

Journal de bord d’une formation
Annie Lecomte-Monnier

Annie Lecomte-Monnier n’est pas une célébrité, une Jacqueline Auriol ou une Caroline Aigle dont les mémoires attireraient l’attention du seul fait de la notoriété de l’auteur. Annie Lecomte-Monnier est une femme ordinaire, une de ces milliers d’élèves-pilotes qui, tous les ans, suivent une formation en aéro-club dans le modeste but de regarder la Terre d’en haut. De janvier 2012 à juillet 2015, elle se rend régulièrement au terrain de Chavenay et y apprend les subtilités du Robin DR-400, le plaisir du vol et les pièges de la navigation.

Comme son sous-titre l’indique, l’ouvrage est un journal : leçon par leçon, l’auteur retrace son parcours aérien, faisant le bilan des enseignements du jour, des sensations, des satisfactions et des frustrations. Les pilotes expérimentés pourront sourire à l’évocation de certains détails, comme les difficultés que l’élève a pu avoir à saisir l’utilisation du VOR, mais ce serait oublier qu’ils ont sans doute, eux aussi, vécu leurs propres blocages et leurs propres moments de « bon sang, j’avais pourtant bien compris sur le papier ! » C’est en effet le principal intérêt de l’ouvrage : suivre un apprentissage, qui rappelle que chaque élève est un cas particulier avec des qualités, des défauts et des besoins spécifiques.

L’écriture est agréable : si l’introduction semble un peu naïve (« Piloter est magique… On oublie tout, on se sent libre », ce qui laisse rêveur étant donnée la complexité de l’espace aérien francilien), la suite est plus sobre, rythmée et bien équilibrée entre considérations techniques sur l’apprentissage et remarques personnelles sur les paysages, les autres pilotes ou la famille.

Maxima étant l’éditeur de livres de préparation à la PPL (l’incontournable Manuel de pilotage d’avion), on peut regretter que certains aspects techniques soient un peu brouillons : le passage sur le décrochage, p.34, manque franchement de clarté, l’auteur semblant confondre décrochage, approche du décrochage en virage et virage engagé. Autre confusion récurrente, celle entre affichage et fréquence — par exemple, la « fréquence du transpondeur » à afficher pour le contrôle aérien. On note également quelques accidents orthographiques, en particulier un Transall systématiquement écrit avec un seul « l » lors d’un survol d’Évreux.

Mais l’ouvrage se lit agréablement et intéressera les élèves qui souhaitent réfléchir sur leur propre parcours (ou se rassurer sur leurs faiblesses : non, tout le monde n’est pas lâché à 10 heures, et certains ont plus de mal que d’autres à gérer la radio ou les check-lists en finale), comme les instructeurs confirmés pour se remémorer l’état d’esprit de leurs poussins en formation.

Franck Mée


336 pages, 15,5 x 23 cm, broché
0,549 kg

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Éditions Maxima

ISBN 978-2-84001-858-2

23,50 €