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Marin & pilote

Servir en mer et dans les airs
Ramon Josa

Il s’en défendra sûrement, mais Ramon Josa est un pilote de légende. Connu du grand public grâce à ses nombreuses participations à des meetings aériens aux commandes d’un F4U-7 Corsair ou d’un Fouga Zéphyr, Josa reste aussi l’un des pilotes les plus respectés de toute l’aéronautique navale française.

Quel parcours singulier que celui de cet enfant dont les parents s’étaient réfugiés en France pour fuir la guerre civile espagnole, nullement attiré par les choses de l’air mais qui, après avoir fait Maistrance, découvre l’aviation en prenant ses pauses sur les galeries de l’Arromanches, lui qui était alors affecté à la surveillance des niveaux d’eau des chaudières du vieux porte-avions !

On ne lui avait pas dit que c’était impossible. Il est devenu pilote de chasse !

Il a volé sur Corsair puis sur Étendard IVM, F-8 Crusader et enfin Super Étendard. Entre deux affectations en unité opérationnelle, il est devenu officier d’appontage (OA), chargé de guider, essentiellement à la voix, ceux qui rentrent à bord, une manœuvre loin d’être évidente.

Toujours dans les bons coups, il participe aux deux raids menés par l’aviation embarquée française au Liban, en 1983. Surtout, il était aussi à bord d’un F-8 Crusader au large de Djibouti lorsque deux MiG-21 yéménites ont engagé le combat ! Josa est sans doute le dernier pilote français à avoir été en position de tir sur un MiG lors d’un combat aérien épique qui n’était pas un exercice.

Il a formé aussi quelques pilotes argentins au maniement du Super Étendard, ceux-là même qui, une fois rentré chez eux, avec bien peu de moyens, ont fait tant de mal à la marine britannique au large des Malouines quelques mois plus tard.

Rendu à la vie civile avec plusieurs milliers d’heures de vol et surtout un record de 800 appontages, il fait profiter la DCN* de son expérience pour la conception de la partie aviation du futur PAN* Charles-de-Gaulle. En parallèle, il s’investit dans la préservation d’un Fouga Zéphyr et dans la restauration d’un F4U Corsair. En 2000, 37 ans après, il eut donc le plaisir de revoler sur l’avion qui fut le point de départ d’une vocation et d’une carrière. Il le pilota régulièrement jusqu’au meeting du centenaire de l’aéronautique navale à Hyères en 2010.

On a connu des biographies sur des parcours moins riches ! Et pourtant, il ressort une certaine modestie de ce récit à l’écriture simple franche et directe. Outre ses propres aventures, Josa écarte un petit peu le rideau des coulisses de l’Aéronautique navale des années 60 aux années 90. C’est dense ; le livre fait tout juste 300 pages, c’est à peine suffisant pour caser autant d’histoires, et on est parfois un peu frustré que l’auteur n’ait pas pris le temps de détailler certaines aventures, de donner d’avantages de détails techniques ou personnels.

C’est un ouvrage vivant, franc et honnête, plein d’avions de légende et d’aventures racontées avec simplicité et sans aucune prétention ; un vrai plaisir de lecture pour les amateurs de bons récits.

Frédéric Marsaly


310 pages, 15 x 24 cm, broché
0,472 kg


* DCN : Direction de la construction navale
* PAN : porte-avions nucléaire

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JPO Éditions

ISBN 978-2-37301-088-6

24,35 €