Ainsi donc, il aurait « tout essayé ». Si vous trouvez ce sous-titre présomptueux, deux hypothèses : vous ne connaissez rien à la carrière de l’auteur… ou vous n’avez pas encore lu ce livre. Robert Galan : comme le notifie Wikipedia, « ancien pilote de chasse, pilote d’essai au CEV, pilote de ligne et expert aéronautique ». Si cela ne suffisait pas, nous ajouterons qu’il a eu effectivement à piloter une kyrielle d’appareils très variés (plus de 180 en 18 000 heures de vol, nous dit la quatrième de couverture). Il a donc matière à écrire quelques livres de souvenirs, d’autant plus que certains des avions essayés sortent de l’ordinaire.
Pas facile, devant le foisonnement de cet inventaire qui n’aurait pas détonné chez un Prévert aéronaute, de classer de façon très rigoureuse le catalogue des avions évoqués. Robert Galan s’y est pris de façon résolument décontractée, regroupant ses souvenirs en chapitres thématiques. Il ne s’attarde jamais très longtemps sur un avion ou un sujet, les paragraphes étant souvent accompagnés d’une vignette en noir et blanc (au trait) présentant la machine évoquée. Il s’agit d’ailleurs souvent de propos narratifs où les anecdotes, tantôt savoureuses, tantôt dramatiques) nous donnent sur l’appareil évoqué un éclairage particulier.
Il ne s’agit donc pas de « mémoires chronologiques et linéaires », mais d’un assortiment (un peu ordonné) de souvenirs, considérations et explications dont le résultat n’est pas sans ressemblance avec La grande histoire de l’aviation en 501 petites histoires. Le propos est à la fois narratif et documentaire, si bien qu’au bout du compte on apprend bien des choses et en enrichit grandement sa culture aéronautique tout en se distrayant.
Voilà donc un ouvrage sympathique et sans prétention, mais plus riche qu’il n’y paraît, très agréable à consulter (on peut aussi bien le lire d’un bout à l’autre qu’y picorer au petit bonheur la chance), qui fait passer un agréable moment, et dont le contenu s’avère fort riche.
Philippe Ballarini
192 pages, 15 x 24 cm, broché