Coup de cœur 2011 |
L’ARDHAN (Association de Recherche de Documentation sur l’Histoire de l’Aéronautique navale) se devait de marquer le centenaire de cette arme par un ouvrage original. Le choix a été fait d’un « mémorial » des personnels (plus de 1600 hommes) tombés en service aérien depuis ses origines en 1910.
Après avoir participé, en 1985, à la préparation des listes ayant servi à l’édification de monuments du Cap de la Chèvre (Finistère) et de la colline de Costebelle (Var), Lucien Morareau, membre de l’ARDHAN depuis son origine, dont les ouvrages et articles sur l’histoire de l’Aviation maritime font référence, était certainement le plus à même de mener à bien ce travail.
L’ouvrage suit la chronologie des faits, depuis le premier mort, le lieutenant de vaisseau Byasson, tué sur Maurice-Farman au Buc le 14 avril 1911, jusqu’au lieutenant de vaisseau Lhéritier, tué aux commandes de son Super-Étendard modernisé au large de Roscoff (Finistère) le 1er octobre 2008), selon un chapitrage événementiel :
– Chapitre I – Premiers essais, premiers martyrs ;
– Chapitre II – La Grande Guerre ;
– Chapitre III – L’entre-deux-guerres (lui-même divisé en décennies) ;
– Chapitre IV – La Seconde Guerre mondiale (drôle de guerre et bataille de France, les années sombres, aux côtés des Alliés) ;
– Chapitre V – L’Indochine ;
– Chapitre VI – L’Algérie et le Moyen-Orient.
Seul le dernier chapitre (L’après-guerre – hors conflit) fait exception par son retour en arrière. Cela perturbe un peu la première lecture, mais cela permet surtout à chaque chapitre une introduction thématique succincte afin de clarifier les contextes de l’histoire générale et surtout de l’Aéronautique navale moins connue de beaucoup lecteurs.
Pour chaque événement aérien, l’auteur rapporte, outre évidemment la date des faits et les circonstances de la mort du ou des membres d’équipage, le numéro de l’appareil et l’unité de rattachement. En fin d’ouvrage, des index alphabétiques des noms de personnes et de formations permettent de les retrouver rapidement.
Loin d’être un coup d’essai pour l’auteur, ce Mémorial fait une fois encore figure de coup de maître, même si, je le sais, celui-ci s’est posé à plusieurs reprises bien des questions quant à l’aboutissement du projet, tant certains documents peinaient à lui parvenir. En effet, ce n’étaient pas les sources historiques qui lui manquaient, mais les clichés photographiques qu’il voulait mettre en face de chaque nom (ou en tout cas du plus possible), sans sembler privilégier telle ou telle catégorie de marins. Et bizarrement, ce sont les périodes les plus récentes qui lui ont posé le plus de problèmes. Heureusement pour nous, son obstination a une fois de plus porté ses fruits pour nous donner cet ouvrage qui fera date dans la bibliographie consacrée à l’histoire de l’Aéronautique navale française.
Thierry Le Roy
240 pages, 21 x 29,7 cm, relié cousu, couverture rigide
Coup de cœur 2011 de l’Aérobibliothèque