Pour peu que soit évoqué le nom de Messerschmitt viennent immédiatement à l’esprit les Bf 109 et Me 262, appareils qui laissèrent une empreinte profonde dans l’histoire de l’aviation, et sur lesquels sévit une véritable surabondance bibliographique. Or, il n’est point d’avion sans concepteur ni société de constructions aéronautiques, et dans ce registre les rayons des éditeurs sont bien légers.
Davantage une histoire des sociétés Messerschmitt successives (de la Flugzeugbau Messerschmitt Bamberg des débuts à aujourd’hui) qu’une biographie du brillant ingénieur, cet ouvrage nous propose essentiellement de faire le tour des différentes productions portant la griffe de Willy Messerschmitt et de ses bureaux d’études. Vaste programme, car si l’amateur moyen connaît généralement certains des appareils conçus dans les années trente ou pendant la Seconde Guerre mondiale (et ils furent nombreux !), il fait souvent l’impasse sur les avions antérieurs au Bf 108 Taifun et sur l’étonnant VJ 101C à décollage et atterrissage verticaux des années soixante.
Si l’auteur ne s’est pas étendu sur les trop improbables « avions de papier », il développe en revanche les productions Messerschmitt qui ont permis la survie de la firme après la guerre, en particulier la « filière espagnole » et la construction d’appareils sous licence. Ne manque pas d’intérêt cette période 1945-1950 où le pragmatisme amena Messerschmitt AG à la conception des originales (et désormais très recherchées) voiturettes Kabinenroller, de machines à coudre, et même de maisons préfabriquées, bienvenues dans une Allemagne en ruines.
On le voit, le sujet s’avère d’une grande richesse, traité avec sobriété et de manière méthodique par Constantin Parvulesco, dans un ouvrage qui a bénéficié du soutien de la fondation Messerschmitt. Fort bien illustré de nombreuses photos souvent inédites, ainsi que de plans et d’écorchés, cet ouvrage dédié à la « saga Messerschmitt » présente de manière accessible et claire une histoire somme toute assez complexe, dans une formule que nous souhaiterions voir s’étendre.
Philippe Ballarini
176 pages, 24 x 32 cm, couverture rigide
Préface de Gero Madelung, neveu de Willy Messerschmitt