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Mille jours dans le ciel

Journal d’un pilote
Jean-Renaud Guillemot

Quand on admire son père aviateur, passionné au point de construire un « Pou du ciel » dans son salon à Boulogne-sur-Seine, et qui a participé comme radio au raid Paris – Dakar, sur Farman Goliath en 1919 (en réalité de Toussus-le-Noble jusqu’à une baignade sur une plage mauritanienne), on ne peut qu’espérer poursuivre dans cette voie, en s’engageant dans l’armée de l’air au début des années cinquante, scolarité faite chez les jésuites et bac en poche, avec une motivation rivée au corps qui ne faiblira jamais. Jean-Renaud Guillemot, pour qui les portes du ciel semblent définitivement ouvertes, nous raconte sa belle vie aéronautique dans son livre Mille jours dans le ciel, qui est comme un chant d’amour à l’aviation dans toute sa splendeur et sa troublante magie.

Son premier vol en solo a lieu à Toussus-le-Noble en 1951 sur Piper J3, avant d’aborder le Sipa et le Stampe à Saint-Yan, et d’aller en formation chasse aux USA, en 1953, sur T-6, T-28 et T-33, jusqu’au premier monoplace le Republic F-84 Thunderjet, en 1954. Là, il apprend tout en voltige, tir, vol aux instruments, patrouille, et obtient le brevet de pilote après dix-huit mois difficiles.

Au fil des pages, imbibés de filets d’air parfois agités, d’odeurs de pétrole souvent inquiétantes, de rugissements de réacteurs, et des vibrations rassurantes des multiples carlingues où il s’est installé, il déroule sa carrière mouvementée au long cours où je retrouve certaines de mes propres expériences comme un posé dans un champ, moteur en croix, pour lui en Sipa 901 près de la vallée de Chevreuse, ou une affectation à la 10e escadre de chasse de Creil, d’abord sur Mystère II (1955-1960) puis Mystère IV et Super-Mystère B2. Comme tous les pilotes de cette époque, l’Algérie est au programme, avec une première affectation à la 6e escadre d’Oran sur Mistral, et des survols de douars en rase-mottes, à 600 kts, ou des straffings canons et des tirs bombes et roquettes sur les mechtas rebelles. Un deuxième passage puis un troisième, cette fois sur T-6, seront également effectués entre 1956 et 1959. En 1960, obligé de changer de filière pour des raisons médicales, il devient pilote de transport. Formé à Avord, il part pour Bamako sur Broussard et MD.312 Flamant : Gao, Mopti, Tessalit… l’Afrique fascinante lui livre ses mystères. Peu après, il rejoint l’escadron de convoyage de Châteaudun pour voler, pour sa plus grande joie, sur de nombreux appareils de chasse et de transport : Fouga, Mystère IV, SMB2, Skyraider, C-47, B-26. Ce plaisir, ponctué de moments de stress, durera sept ans, avant que Jean-Renaud Guillemot prenne congé vers l’aviation civile pour de nouvelles aventures, un jour comme « captain » PP1 et PL enfin en poche.

Pilote sur DC-3 pour l’Ordre de Malte au Biafra en 1967/68, il défie les courbes dans de périlleuses percées radiocompas de nuit, puis rejoint Euralair pendant 25 ans où il s’éclate sur une vingtaine d’avions différents (Fokker 27, Beech Baron et 65, Merlin, Queen air, Learjet, Mystère 20, Caravelle, Boeing 737…), sous tous les cieux du monde, en bonne compagnie, avec de plaisants retours sur l’historique et très aimé DC-3 dès que l’occasion se présente, comme sur le Paris – Dakar de 1983 ou dans les associations d’ailes anciennes.

Pilote de chasse, de ligne, d’aéro-club, instructeur pilote, pilote d’avions de collections comme le Skyraider ou le Vampire, pilote toujours et encore, passionné plus que jamais, avec et contre le temps, quand les amitiés sont fortes et les rêves de vol sont des réalités, ce conteur à la très riche expérience aéronautique nous emporte résolument vers le ciel, pour nous faire partager son bel enthousiasme aux commandes des très nombreuses machines qu’il a eu la chance de piloter. Quel beau métier que celui de pilote !

Colonel Richard Feeser


318 pages, 16,8 x 24 cm, broché
106 photos noir & blanc et couleur, croquis et fac-similés

– Préface de René Fournier

En bref

Autoédition

35 €