Ouvrage épuisé
On ne peut nier que Dassault savait (et sait toujours) dessiner de beaux avions. Souvent d’ailleurs, ce furent également de bons avions. Le Mirage F1 ne déroge pas à la règle, bien que ne disposant plus des ailes delta qui ont fait la réputation du constructeur de Saint-Cloud à travers le monde.
À son entrée en service, le Mirage F1 fut considéré comme un avion intermédiaire, devant faire la jonction entre le Mirage IIIC et le futur ACF dans la défense aérienne. Le retard de l’ACF et sa transformation en Mirage 2000 permirent au Mirage F1 d’être l’intercepteur standard de l’armée de l’Air pendant une bonne dizaine d’années.
La machine étant saine, une première version spécialisée vit le jour pour la reconnaissance : le F1CR. Puis, dans les années 90, une cinquantaine de Mirage F1C furent optimisés pour l’attaque au sol : Mirage F1CT. Depuis une trentaine d’années, les F1 de l’armée de l’Air ont rendu de grands services aériens, à Djibouti, au Tchad, au Rwanda, mais aussi dans le Golfe Persique et les Balkans.
Le Mirage F1 s’est également imposé dans nombre d’autres pays. Dans certaines forces aériennes, la carrière du F1 a été tout à fait paisible, mais ailleurs… que d’aventures et de combats ! Sans prétendre à l’exhaustivité des inégalables volumes publiés sur le Mirage III chez DTU, cette histoire opérationnelle du Mirage F1, qui constitue le deuxième tome de l’étude parue dans la collection Profils Avions, n’en est pas moins une très bonne surprise.
Dans cet ouvrage d’une structure assez conventionnelle, les auteurs passent en revue les points essentiels : les Mirage F1 C, B, CR, CT, et les unités utilisatrices, leurs missions et leurs armes, les utilisateurs étrangers, en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen Orient. Les derniers chapitres traitent en détail de l’armement et de la maintenance de l’appareil afin de contenter les lecteurs avides de détails techniques.
Bien sûr, vu l’ampleur du sujet, certains points sembleront être traités un peu rapidement, mais il est évident, par exemple, que la carrière des Mirage F1 irakiens mériterait un ouvrage dédié… si c’était possible. Or, à l’impossible nul n’est tenu. Mais pour montrer que traiter rapidement un sujet ne signifie pas « par-dessus l’épaule », les auteurs tordent le cou à certains détails erronés, largement répandus dans les ouvrages anglo-saxons, comme ces Mirage F1EQ-5 et EQ-6 qui auraient été dotés de radar Agave en lieu et place des Cyrano – on sait aujourd’hui et de façon certaine qu’il n’en était rien.
Bien sûr, la carrière du Mirage F1 n’est pas encore terminée, et d’autres pages seront écrites par les pilotes de cette machine importante, pour autant ce « Profils Avions » s’inscrit dans la droite ligne des monographies « à la française » publiées sur les chasseurs français contemporains ces dernières années : si vous avez été intéressé par les monographies sur le Mirage IV de Hervé Beaumont, Les Crusader français en action de Jean-Marie Gall, le Jaguar écrit par Alain Vezin, et bien sûr les livres sur le Mirage III déjà cités, vous ne manquerez pas cet ouvrage pour lequel nous ne voyons aucune contre-indication.
Frédéric Marsaly
352 pages, format 21 x 29,7 cm, couverture cartonnée
30 profils et 1 « quatre vues » en couleur, plans de l’avion au 1/72 et armement au 1/36
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– Collection Profils Avions N°13
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