Missions « Kimono » 22 : Aladin

Coup de cœur 2021

Les amateurs de « one shot« * vont être ravis. Force est de reconnaître que dans cet exercice ardu, le tandem Brouard-Nicole a encore une fois excellé. Faire entrer dans 46 planches une histoire dense et bouillonnante, sans que le lecteur ait la sensation d’un scénario entré au chausse-pied, ceci n’est pas à la portée du premier venu. Il est vrai que Jean-Yves Brouard n’en est pas à ses débuts et qu’après les aventures d’Allan Mac Bride et de Quentin Folloiseau, nous en sommes au 22^ealbum de la série « Mission Kimono« . Faut-il le rappeler ? Dans sa forme d’un classicisme éprouvé, cette collection est emblématique d’une bande dessinée à la fois distrayante, documentaire et un tantinet romanesque.
Distrayante : avec un scénario toujours animé, on ne s’ennuie jamais avec les Kimonos ».
Documentaire : bien malin qui trouverait dans ces albums quoi que ce soit qui pèche par l’imprécision, il ne manque pas un bouton de guêtre.
Romanesque : Jean-Yves Brouard a le chic pour bâtir un scénario de fiction crédible à 100% ; avec souvent une petite touche de camaraderie, voire d’amitié entre aviateurs de l’Aéronautique navale, voire d’amour pour une jolie blonde (comme ce fut le cas avec Milena et les Loups de Linz).
Une fois de plus, le scénario colle avec l’actualité internationale : ce qui n’était au départ qu’une simple mission de « reco » au-dessus de la Libye va rapidement tourner à l’aigre dans une suite d’incidents, somme toute mineurs, entraînant Mittel dans un épisode tourbillonnant où il fera une rencontre pour le moins inattendue.

Ce scénario mouvementé donne à Francis Nicole l’occasion de livrer des planches variées où des avions de la 11F côtoient des appareils civils et militaires (dont des MiG 21) d’une grande variété, (outre le Rafale M, plus de 7 types d’aéronefs), avec également des vues du désert qui ne se limitent pas au classique désert du sable, façon « Grand Erg ».
Cet album Aladin ne se distingue pas particulièrement par la qualité (toujours excellente) des albums précédents. Néanmoins, le fait que ce livre narre une histoire complète (un « one shot « one shot* amène une densité du scénario plus importante qu’à l’ordinaire. Cette petite différence nous suffira pour que nous lui attribuions un « coup de cœur«  que nous pourrions décerner à l’ensemble de la collection. Mais nous attendrons pour cette récompense globale la fin des « Missions Kimono« , achèvement dont nous espérons qu’il n’est pas pour demain.

Philippe Ballarini

48 planches, 22,5 x 30 cm, reliure cartonnée

– Les albums de la collection Missions Kimono