Ouvrage épuisé
Le ciel peut encore faire rêver. Pour preuve cette jeune fille que son papa emmenait le dimanche à Orly, et qui accompagnait du regard ces machines bruyantes et magnifiques prenant leur vol. Mais il faut parfois mettre ses chimères de côté, et les vicissitudes de la vie ne permettent pas toujours d’embarquer quotidiennement dans le monde où il fait toujours beau. Quoique… il suffit quelquefois d’un petit coup de pouce du hasard, en l’occurrence une petite annonce pour se raviser.
Susana Lagila est devenu ainsi une des nombreuses PNC, Personnel Navigant Commercial, de la compagnie Air France. Au fur et à mesure de son intégration dans son nouveau métier, elle a rédigé quelques notes, un petit journal. De rencontres en rencontres, elle s’est retrouvée aux commandes d’un Robin à l’Aéroclub de Saint-Cyr ; le sort en est jeté, elle sera aussi pilote. Non pas qu’elle veuille prendre la place « des galonnés de la proue », mais être juste une pilote du dimanche, trop heureuse à deux pas des nuages pour perdre une occasion d’aller folâtrer dans ce qui est aussi son espace de travail.
Suivant les pas de Jacques Darolles ou de Jan Tutaj, elle a fini par diffuser ses textes sur Internet et bien évidemment tout ceci devait bien finir par aboutir par une publication plus pérenne.
Mon bonheur est dans le Ciel est donc le journal d’une passionnée du ciel, partagée entre son métier et ses loisirs, entre son A320 et son Dr 221, entre l’apprentissage d’un métier et celui d’une discipline dont le dénominateur est le Ciel.
Les ouvrages concernant les Navigants Commerciaux sont rares, et il est regrettable que Susana ne s’étende pas plus sur ses fonctions à bord. Mais là n’est pas la vocation de son ouvrage, qui oscille avec justesse entre le lyrisme inspiré par les nombreux visages de l’élément naturel, et la rigueur humaine et technique, apanage des aviateurs.
Ce livre est l’occasion d’oublier la chanson de Dutronc et les clichés conventionnels qui accompagnent l’image de l’hôtesse de l’air, c’est aussi une démonstration supplémentaire que les métiers de l’aérien sont encore un vivier de personnalités riches, riches de leur passion.
Frédéric Marsaly
192 pages, 15 x 21 cm, couverture souple.