Il est courant aux États-Unis que les personnes ayant accompli quelque chose de remarquable, ou atteint un niveau élevé dans leur domaine, publient une autobiographie sensée servir d’exemple pour les jeunes générations.
Ce copieux volume de plus de 500 pages ne déroge pas à cette habitude. Il se lit très facilement, écrit dans une langue simple et directe. Quand une biographie est généralement chronologique, celle de Scott Kelly ne l’est pas. Il a recours à de nombreux allers et retours, le fil rouge de son livre étant bien sur la mission de 340 jours dans la station spatiale internationale, son quatrième vol dans l’espace.
Et pourtant, à le lire, rien ne prédisposait l’enfant Scott à une telle destinée. Plusieurs fois il explique à quel point la lecture du livre « l’Étoffe des Héros » de Tom Wolfe a façonné sa vie, à son entrée dans la vie adulte. Il a finalement contacté l’auteur à la fin de son dernier séjour spatial, pour le lui dire.
Après des études universitaires, Scott Kelly s’engage dans l’U.S Navy pour devenir pilote de chasse embarqué, première étape du parcours qu’il s’est fixé après la lecture du livre. Puis devenir pilote d’essais, et entrer à la NASA. En lisant cette autobiographie, cela semble facile. Trop facile peut-être, mais il ne faut pas décourager les éventuels futurs postulants.
Lors de son premier vol à bord de la navette, il a fait équipe avec le français Jean-François Clervoy, alias Billy Bob, et les deux hommes se sont apparemment très bien entendus.
Il faut également citer son frère jumeau Mark, car ils sont les seuls jumeaux astronautes, et l’analyse comparée de l’évolution de la santé de Mark (4 vols dans l’espace lui aussi) et de Scott (pour la mission de très longue durée de 340 jours) servira pendant des années à la médecine spatiale.
Un cahier central rassemble des photographies qui illustrent parfaitement la vie de l’astronaute Scott Kelly.
Cette autobiographie est brillante, et je la conseille vivement à tous, pas seulement aux amateurs de conquête spatiale.
Jocelyn Leclercq
538 pages, 14,5 x 22 cm, 820 g, couverture souple
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Gouyé-Guilbert.