Le BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique) est un diplôme de l’Éducation Nationale concrétisant un niveau général de connaissances en aéronautique. Ce n’est pas nouveau : on le passait déjà il y a trente ou quarante ans. Sa grande utilité, hormis la satisfaction d’une bonne base de connaissances générales, est surtout que les fédérations aéronautiques, vol moteur et vol à voile, accordent des bourses de pilotage supplémentaires aux moins de 25 ans titulaires de ce diplôme
Le CAEA (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Aéronautique), quant à lui, est le diplôme demandé aux professeurs qui veulent assurer les cours de préparation au BIA.
En 2009, nous vous présentions l’ouvrage Mon premier brevet aéronautique de Jean Nicolas, destiné d’une part aux élèves qui désirent passer le BIA, et de l’autre aux professeurs qui souhaitent obtenir le CAEA. La quatrième édition vient de paraître, et c’est l’occasion de faire le point sur l’évolution de ce manuel.
Un autre livre, Initiation à l’aéronautique, existe aussi chez le même éditeur dans le même but, mais sous une forme plus conventionnelle. Car là est la singularité du livre de Jean Nicolas, comme les autres manuels écrits et/ou illustrés par lui dans cette collection de chez Cépaduès, tout est présenté sous forme de bande dessinée. Cela rend bien entendu l’ensemble très attrayant, ce qui aide à faire passer par ce côté ludique la quantité d’informations apportées.
Examinons, pour ceux qui souhaiteraient se procurer la nouvelle mouture, quels éléments diffèrent des versions plus anciennes, car on passe en sept ans de 164 à 190 pages. Rien de changé pour celle consacrée aux réacteurs, qui se trouve toujours étrangement abordés une cinquantaine de pages avant les moteurs à piston. Une grosse erreur, en histoire, n’a pas été modifiée non plus, accordant, page 46, la première traversée de la Méditerranée en 1913 à… Santos-Dumont. D’autres petite fautes de typographie peuvent se trouver de ci, de là, mais ne gâchent en rien lecture et explications.
Par contre beaucoup de points ont été soignés. On remarque que quelques encadrés ont été légèrement agrandis, pour glisser une police de caractère plus large là où nous regrettions un texte difficile à lire. Mais ça n’a pas été possible partout. Nous espérions également un traitement plus complet des instruments de radionavigation, au programme de l’examen, et les lecteurs seront satisfaits. Outre deux pages supplémentaires sur les autres instrument de vol, cette étude s’étale désormais de la page 123 à la page 130. Il s’agit en fait d’une reproduction, condensée, des pages 58 à 84 de Enseigne-moi la navigation, du même auteur, et ce recyclage s’avère très astucieux.
Les autres points ajoutés ou mis à jour, sont, en vrac : masses des ULM, feux de navigation, calage d’aile, carburateur (enrichi d’un texte sur la richesse) et son réchauffage, purges, pompe électrique, hélice en drapeau, rendement d’hélice, visibilité météorologique, génération du brouillard, facteur de base, Notam, règles VMC, nuit aéronautique, survol maritime, plan de vol, ainsi que deux pages complètes sur Solar-Impulse, ce qui, pour ce dernier point, est peut-être disproportionné par rapport aux exigences du BIA.
Enfin, grosse surprise, 22 pages sont finalement consacrées … à l’aéromodélisme !
Si cela part d’un bon sentiment, c’est surprenant car nous parlons de l’édition de décembre 2016 de cet ouvrage. Or l’aéromodélisme, qui faisait partie jusqu’en 2014 des options facultatives que pouvaient choisir les candidats au BIA pour gagner des points supplémentaires, a précisément été supprimé du programme par l’arrêté du 19 février 2015. Ces pages sont très intéressantes pour la culture du lecteur, mais il eût été bien plus efficace de consacrer quelques feuillets à l’anglais aéronautique, qui reste depuis deux ans la seule option facultative possible.
Ce livre reste un excellent outil pédagogique, un ouvrage à recommander sans hésitation.
Personnellement, en tant que formateur BIA, je garderai à portée de main cette nouvelle édition pour la préparation de mes cours, et je pense que je ne serai pas le seul !
Jean-Noël Violette
190 pages, 17 x 24 cm, broché
0,460 kg