Ah ! Biscarrosse ! Ses kilomètres de plages de sable fin, ses jolies baigneuses superbement hâlées, ses surfeurs jouant avec les vagues, ses pinèdes parfumées, son étang littoral immense… Stop ! Arrêtons-nous là, à ce lac de Biscarrosse-Parentis, avec ses 3400 hectares. Il n’a pas toujours été un simple lieu de loisirs nautiques (voile, windsurf, ski nautique, pêche à la ligne…), il fut la capitale mondiale de l’hydraviation. Rien que ça, excusez du peu !
À l’époque où l’on croyait davantage au développement des hydravions et des hydrobases qu’à « l’avion à roulettes », les Hourtiquets furent le lieu de construction et d’essai des gros hydravions transocéaniques de Latécoère, y compris le monumental Laté 631 hexamoteur qui fut le plus gros hydravion du monde.
De petit village de gemmeurs*, Biscarrosse a acquis un statut de station touristique de premier plan. Il serait dommage que la myriade de touristes qui fréquente les lieux ― ainsi que de voisins bordelais tout proches — n’en profitent pas pour se documenter sur le monde un peu particulier des hydravions, d’autant plus que le musée a de quoi leur faire passer un bon moment… quel que soit le temps.
S’extasier sur les formes d’un appareil, c’est bien. Mais comprendre le pourquoi du comment, c’est mieux. C’est la fonction de cet ouvrage, d’autant plus utile qu’à ce jour il n’existe pas (et c’est dommage) de visite guidée du site. Ce petit livre va d’ailleurs au-delà de sa simple fonction de « guide » : c’est une sorte de condensé de l’histoire de l’hydravion, évoquant le vol du premier parmi les premiers : le « Canard » d’Henri Fabre (28 mars 1910), le rôle fondamentale de l’hydrobase Latécoère, les « paquebots volants », les hydravions militaires, les engins fous de la coupe Schneider, les grands raids, les (rares) hydravions à réaction, les inévitables bombardiers d’eau…
Plutôt « bien ficelé », voilà un « guide » que nous vous suggérons d’acquérir et de lire avant la visite du musée, afin d’en tirer la « substantifique moelle ». Élégant, bien construit, résumant en 160 pages ce qu’il est bon de savoir sur l’histoire de l’hydravion, il ne fait pas à proprement parler le tour du musée de hydraviation de Biscarrosse, mais donne des clés pour profiter pleinement de la visite.
Philippe Ballarini
160 pages, 14 x 24 cm, broché
0,493 kg
*gemmage : collecte (et transformation) de la résine de pin maritime dans les Landes.