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Le N°56 Squadron est une des unités mythiques de la RAF, et ce depuis des années. C’est un escadron de chasse qui a été l’un des plus efficaces de la RAF en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, mais c’est aussi une unité qui s’est brillamment illustrée et a forgé sa réputation au cours du précédent conflit mondial.
Dans sa collection “Aviation Elite Unit”, Osprey nous propose de nous raconter l’histoire du No.56 Squadron au cours de cette Première Guerre mondiale. C’est le 33e opus de cette collection et cela faisait longtemps qu’ Osprey n’avait pas consacré un titre à une unité de la RAF. Il est vrai que les ventes plutôt décevantes des deux titres de cette collections traitant d’unités de la RAF (opus 3 – 91 Squadron et opus 9 – 43 Squadron) n’avaient pas encouragé Osprey a sortir de nouveaux titres sur les escadrons de la RAF. C’est donc une nouvelle tentative en vue de diversifier la collection qui est submergée par les titres sur les unités de chasse de l’USAAF ou de la Luftwaffe, et dont le filon est somme toute épuisable. Cependant, Osprey a décidé d’être prudent en ne traitant que de la partie sur la Grande Guerre dont on sait que c’est une période de l’histoire qui passionne les Britanniques, peut-être davantage que la Seconde Guerre mondiale elle-même. Cela confirme d’ailleurs la tendance générale de ces derniers mois qui ont vu un net regain d’intérêt à tout ce qui touche à l’aviation de la Première Guerre mondiale au détriment de la Seconde, dont les thèmes sont souvent éculés et peu novateurs que ce soit dans la forme que sur le fond.
Le N°56 Squadron a été créé en juin 1916 en Grande-Bretagne mais ne fut envoyé au front qu’en mars 1917 avec des S.E.5, le dernier-né des avions de chasse britanniques, dont il fut le premier utilisateur. En l’espace de 18 mois, le N°56 Squadron devint l’une des meilleures unités sur le front, et fut associé à de nombreux as qui s’illustrèrent en son sein, comme Albert Ball ou James McCudden, tous deux récipiendaires de la Victoria Cross. Si les victoires furent nombreuses, les pertes le furent tout autant, comme en cette malheureuse journée du 7 mai 1917 ou Ball et 5 autres pilotes, dont les deux autres commandant de flights ne revinrent pas. Il ne fallut cependant que six mois à cette unité pour revendiquer sa 200e victoire le 30 septembre 1917, et la 250e début janvier 1918. En tout, le fabuleux palmarès du N°56 Squadron permit l’émergence de plus de 25 as. Mais le N°56 Squadron perdit pendant la guerre plus de 50 pilotes tués et 20 autres prisonniers, ce qui témoigne de la fureur des combats qui ont permis de remporter de tels succès.
Même si les témoignages ou rapports de toutes sortes sont moins nombreux que d’habitude, le texte reste très précis et démontre une véritable recherche historique en profondeur, impression renforcée ne serait ce qu’au nombre de portraits de pilotes venus de tout l’Empire britannique. Les photos sont d’ailleurs d’excellente qualité et, comme d’habitude, on trouve un cahier central de profils en couleur.
Même si cela peut sembler être un thème un peu éloigné des thèmes de prédilection des fanatiques français de l’aviation militaire, cela reste un très bon ouvrage qu’il serait judicieux de rapprocher des opus 17 et 18 de cette collection (SPA 124 Lafayette et Groupe de Combat 12 Cigognes), ne serait-ce que pour comparer les approches de la guerre aérienne des côtés français et britannique au cours du premier conflit mondial.
Philippe Listemann
128 pages, couverture souple
– En anglais / in English