Alors qu’il y a quelques années, un engouement certain s’était fait jour pour le T-6, l’avion qui avait été retenu pour être son successeur sur le théâtre d’opérations nord-africain demeure une sorte de parent pauvre. Avec son train tricycle, son moteur plus puissant (et plus discret), son armement plus conséquent, sa verrière électrique, le T-28S Fennec ne manquait pourtant pas d’atouts, mais il demeure bien moins connu que son prédécesseur jaune canari. Cet ouvrage de Jean-Jacques Petit n’en est donc que davantage le bienvenu.
Cet ouvrage est bien dans l’esprit de la collection de l’APPA, à ceci près qu’il a pris du volume : 96 pages A4, dos carré, on ne plaisante pas ! Comme d’habitude, pas de bavardage, pas de place perdue en digressions : la densité au rendez-vous ! Même les légendes sont « dodues à souhait » : pas de commentaires indigents.
La structure de North American Fennec T-28S sous les couleurs françaises est fidèle à la collection… et conforme à ce qu’on en attend. Dans une dizaine de pages, Jean-Jacques Petit nous narre comment le très américain T-28 Trojan devint, à la fin des années cinquante, T-28 Fennec. Vient ensuite le passage du Trojan en unités (CEV, CEAM) et en opérations (EALA, ERALA), ceci sur pas moins de 43 pages. Ainsi que le rappelle l’auteur, la fin de la guerre d’Algérie mit fin à la carrière opérationnelle du Fennec dans l’armée de l’air. La France n’avait plus besoin de ses T-28S ; elle les céda donc aux forces armées d’autres nations (Argentine, Brésil, Chine, Maroc, Nicaragua…), une dizaine au total, auxquelles il faut ajouter le registre civil international. Difficile de faire plus complet, d’autant plus que l’ouvrage comporte des tableaux répertoriant les appareils. Ajoutons à cela, en hors-texte, quelques témoignages d’un grand intérêt, ainsi qu’un album en fin d’ouvrage : photos noir & blanc et couleur, profils, insignes, carte, sont de la partie.
Reconnaissons qu’à 20 €, on en a pour son argent. Jean-Jacques Petit a manifesté de l’insatisfaction devant certaines illustrations qui ressortent un peu sombres à l’impression. Nous ne pouvons pas lui donner tort, mais il s’agit néanmoins de détails qui n’amoindrissent en rien les qualités documentaires de l’ouvrage.
Philippe Ballarini
NDLA : La dénomination T-28S ne semble pas faire l’unanimité dans le milieu des auteurs et des chercheurs en histoire de l’aéronautique.
96 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
0,452kg
Avec l’aimable autorisation de l’association
© APPA
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